Sur le marché international, le prix du baril est passé de 29 USD en 2003 à 70 USD maintenant. Certains imputent cette augmentation à la croissance rapide des besoins d'énergie de la Chine.
À l'occasion du VIIe Forum sino-étatsunien sur le pétrole et le gaz naturel tenu à Hangzhou du 10 au 12 septembre 2006, des personnalités des départements gouvernementaux concernés et des sociétés pétrolières de Chine ont indiqué que la Chine n'est pas la principale cause de la hausse du prix mondial du pétrole, lequel est déjà l'une des principales marchandises de spéculation.
Compte tenu de sa demande croissante d'énergie due à la rapidité de sa croissance économique (10 % pendant trois années consécutives), il est normal que la Chine, deuxième consommateur d'énergie et troisième importateur de pétrole, importe un certain volume de pétrole, mais le total du pétrole importé ne représente que 6 % du total des transactions pétrolières du monde, un pourcentage de beaucoup inférieur à celui des États-Unis et du Japon. Il en ressort que l'influence de la Chine sur le prix mondial du pétrole est très limitée.
Selon Zhang Baoguo, vice-président de la Commission nationale pour le développement et la réforme, la consommation chinoise de pétrole en 2005 a été de 317 millions de tonnes dont 136 millions de tonnes importées, soit une légère baisse par rapport à l'année précédente. Si la Chine était le principal responsable de l'augmentation du prix du pétrole, celui-ci aurait dû diminuer avec la diminution de l'importation chinoise, au lieu de grimper en flèche.
En Chine, la quantité de ressources de pétrole et de gaz disponible par habitant ne représente que 7 % du niveau mondial ; la dépendance vis-à-vis du pétrole importé dépasse 40 %. Cependant, avec le charbon comme énergie fondamentale, la Chine peut subvenir à ses besoins énergétiques.
Des statistiques de la Commission nationale pour le développement et la réforme montrent que la production de charbon en Chine s'est élevée à 2,22 milliards de tonnes en 2005, soit 68,7 % du volume des énergies primaires consommées, tandis que le pétrole et le gaz ne représentent que 24 %. En tant que deuxième producteur d'énergie et premier exportateur de charbon et de coke, la Chine compte principalement sur le charbon, tout en multipliant les canaux d'approvisionnement d'autres types d'énergie.
« Face au prix mondial du pétrole qui demeure élevé, la Chine met en valeur le rôle du charbon comme garantie fondamentale de l'approvisionnement, s'active à développer de nouvelles énergies, des énergies renouvelables, à mettre au point des substituts du pétrole et à optimiser la structure de production et de consommation de l'énergie. Toutes ces mesures ont contribué à diminuer la dépendance chinoise de l'importation de pétrole », dit Zhang Guobao.
La hot money qui spécule massivement sur le pétrole coté sur les marchés à terme est une cause évidente de la hausse rapide des prix. Certains agents de marché estiment que cette somme, qui dépasse 1 billion de USD, fait dévier les prix du pétrole de la loi de la valeur.
Selon Wang Nengquan, économiste en chef de Sinochem International Oil Co., Ltd., l'entrée massive des fonds de couverture et d'autres fonds spéculatifs sur le marché a déjà fait du pétrole brut à terme un objet de spéculation.
En général, la montée continuelle des prix du pétrole n'est pas favorable au développement de l'économie mondiale. Lors du forum, les milieux officiels concernés et des entreprises pétrolières de Chine ont exprimé leur souhait de renforcer la coopération sino-étatsunienne pour contribuer à la stabilisation du marché mondial du pétrole. Les fonctionnaires du Département de l'énergie des États-Unis soulignent aussi que les deux pays devraient renforcer la coopération pour relever ensemble le défi de l'approvisionnement en énergie.
|