Un haut fonctionnaire togolaise, en la personne de Simféitchéou Pré, conseiller économique du premier ministre et président de la Commission nationale des marchés du Togo, estime dimanche 15 octobre, au cours d'un entretien exclusif avec l'Agence Xinhua à Lomé, que la Chine et le Togo sont deux pays prototypes de coopération sud-sud exemplaire.
Après avoir rappelé que la Chine et le Togo ont noué une relation fraternelle, d'amitié et de coopération depuis 1972, M. Pré a loué les liens intimes et fructueux qui ont, non seulement lié feu président Gnassingbé Eyadèma du Togo et Mao Zedong de la Chine, mais aussi la symbiose et l'entente qui caractérisent les peuples chinois et togolais.
Une appréciation positive d'un séminaire à Beijing Simféitchéou Pré, également membre du comité central du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT au pouvoir) et ancien ministre togolais, a été désigné en juin 2006 par le RPT pour participer en Chine au séminaire sur les religions, les ethnies et comment construire une société harmonieuse dans un pays en voie de développement. Parmi des délégués de 11 pays africains francophones,M. Pré a pu découvrir la Chine dans toutes ses recherches.
Evoquant le séminaire, il a estimé que cette rencontre a été parfaitement organisée à la manière originale chinoise. Pour lui, ce séminaire s'est passé dans de bonnes conditions, grâce à l'implication, notamment du vice-ministre chinois chargé de la coopération, une illustre personnalité chinoise avec qui ils ont essentiellement échangé sur la démocratie et la justice.
L'ex-ministre togolais témoigne que les délégations africaines ont passé deux semaines merveilleuses dans le sous-continent asiatique.
Il a évoqué notamment les 5 jours du séjour de Beijing passés avec le vice-ministre chinois chargé de la coopération qui les a entretenus sur les ethnies chinoises, les religions pratiquées dans ce pays et la vision chinoise d'une société harmonieuse.
Selon lui, des réalités chinoises ont été touchées, outre l'étape pékinoise, par la visite de la province du Yunnan, précisément Kunming (chef-lieu provincial), Dali (département autonome de l'ethnie Bai), Lijiang et Xiamen (une ville du Fujian à l'est de la Chine). Dans toutes ces localités, avoue l'ex- ministre togolais, les délégations africaines ont fait l'objet d'un accueil authendiquement chinois, empreint de convivialité.
Une vision de la coopération sino-africaine
Impressionné par ce périple, M. Pré a déclaré que depuis que Beijing a entrepris de s'ouvrir sur le continent noir, beaucoup de pays se pressent à la porte de la Chine pour nouer des relations de coopération, ajoutant qu'aujourd'hui, sur les 53 pays africains, la grande majorité ont noué des relations de coopération avec ce géant asiatique. Pour lui, les Africains veulent tirer meilleur profit de la méthode chinoise de développement. La culture chinoise,a-t-il dit, contribue beaucoup au développement. Il a loué l'ardeur et la rigueur au travail et l'intelligence des Chinois: des vertus qui défendent et sauvegardent l'image de la Chine sur l'échiquier international et sur lesquelles l'Afrique peut prendre exemple pour son redressement et son affirmation. Aussi, a-t-il souhaité, que le prochain sommet de Beijing sur la coopération Chine-Afrique soit un forum de grands échanges, mutuellement fructueux.
Témoignage sur la coopération sino-togolaise
Simféitchéou Pré dit avoir précédemment effectué en 1995 un voyage en Chine avec feu président Gnassingbé Eyadèma. Pour lui, les relations sino-togolaises se sont renforcées à travers cette visite officielle, que ce soit en ce qui concerne les rapports entre le Parti Communiste Chinois (PCC) et le RPT que la coopération bilatérale.
Dressant justement le bilan du partenariat sino-togolais, il s'est montré satisfait. "J'avoue que le bilan de la coopération sino-togolaise est globalement positif, en ce sens que depuis 1972, les réalisations de la RPC au Togo sont énormes, sur le plan social,avec la mission médicale chinoise à Lomé et à Kara, le projet de construction d'un hôpital dans la capitale togolaise, la construction du Palais des Congrès de Kara, la réfection du Palais des Congrès de Lomé, et surtout la construction du nouveau palais présidentiel à Lomé. Entre autres réalisations, il faut citer la sucrerie d'Anié, le stade de Kegué, où, depuis l'inauguration, tous les matches ont été gagnés par le Togo."
Il a par ailleurs souhaité que, sur le plan culturel, davantage d'étudiants togolais soient envoyés en Chine pour y être formés, et que la coopération entre les deux pays s'oriente aussi vers le transfert de technologie agricole au Togo. M. Pré va plus loin, émettant le voeu que des entreprises de travaux publics chinois puissent intervenir au Togo, notamment en matière de construction de routes. " J'ai vu comment les entreprises construisent des routes en Chine, et cette expéirence pourrait être bénéfique pour notre pays", a-t-il précisé.
Le jeune dignitaire du RPT nourrit également l'ambition de constituer un groupe émanant de son parti RPT, qui aura pour mission d'oeuvrer au raffermissement des liens sino-togolais dans ses dimensions plurielles.
Au plan international, il estime que la Chine est une puissance non négligeable, une grande puissance en perspective, de par limensité de sa population, de son dynamisme, son intelligence et la discipline du pays."On voit en Chine qu'il y a la paix, la sécurité, la démocratie socialiste. A ce titre, je dis que la Chine est appelée, dans moins de 5 ans, je n'invente rien, c'est l'impression généralement partagée, à devenir la première puissance du monde."
Au cours de sa visite en Chine, il a constaté que le développement dans lequel s'est engagé ce pays n'a pas touché toutes ses régions. "A quelques endroits, j'ai cru me sentir comme au Togo. On a visité les villages, vu les éleveurs, visité des maisons de paysans. Interrogées sur ces disparités, les autorités chinoises ont affirmé qu'elles sont préoccupées par le développement des régions d'ethnies minoritaires. Mes impressions sont globalement bonnes quant au développement de la Chine, mais j'estime qu'il y a certains endroits de ce pays où des efforts doivent être faits pour rattraper le retard en matière d'amélioration des conditions de vie des populations."
Un facteur déterminant du développement de la Chine, souligne M. Pré, s'avère sa culture diversifiée. "Quand vous arrivez par exemple à Beijing, vous pouvez vivre aussi bien la civilisation moderne qu'ancienne de la Chine. Ce dualisme culturel synchronique n'est pas pareil dans les pays européens. Quand nous sommes allés à Lijiang, nous avons découvert un village au pied de la montagne, là où résidait le roi. C'était formidable! La culture est le développement de la Chine."
xinhuanet
2006/10/16
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