Alors que les Tibétains se réjouissent de l'ouverture du chemin de fer Qinghai-Tibet, véritable accès au "bonheur divin", des étrangers et notamment des occidentaux se sont élevés contre ce projet avant même qu'il soit lancé, évoquant le "génocide culturel" qu'induirait un afflux de Hans, l'éthnie majoritaire chinoise.
Aussi légitime que soit leur souhait de voir préserver la culture tibétaine, leur intention est en réalité de préserver un certain status quo et le stéréotype culturel, dont ils veulent continuer à profiter.
Mais les Tibétains ne sont pas dupes. Pourquoi le Tibet ne pourra-il pas lui aussi bénéficer du progrès ?
Ce n'est pas la distance géographique mais bel et bien une mentalité stéréotypée et une orientation politique qui conduisent à ce genre de réaction.
Ces gens seront toujours opposés aux projets de développement du gouvernement chinois au Tibet, sous prétexte de la protection des intérêts des Tibétains, de leur culture et de leur environnement.
En fait, le Tibet n'a jamais refusé la modernité et même lorsque Lhasa n'était qu'un petit groupe de maisons, Norbu Linkag, palais d'été du Dalaï Lama, avait des équipements modernes occidentaux.
Leur attitude vis-à-vis du Tibet est hypocrite.
Incontestablement, le chemin de fer bénéficiera aux Tibétains, qui représentent 95 % de la population locale.
Le Tibet représente 1/8ème du territoire chinois, mais sans chemin de fer, passagers et marchandises doivent être transportés par bus, par camion ou par avion, des moyens soit lents, soit onéreux.
L'accès limité aux transports et les coûts de transport ont longtemps maintenu la région à l'écart du développement économique, enfermé les Tibétains dans les montagnes et limité leur accès aux soins médicaux, à l'éducation ou aux pélerinages.
Au Tibet, une tonne de charbon ou de ciment vaut 4 fois le prix national moyen et les coûts de transports sont 75 % plus élevés.
Mais le rail va, tout en propulsant le Tibet vers la civilisation, lui permettre de montrer au monde l'essence de sa culture.
Lorsque le chemin de fer sera entièrement opérationnel, la capacité totale de transport des produits et des ressources du Tibet devrait être multipliée par 45.
Pour construire un chemin de fer respectueux de l'environnement, le gouvernement chinois a consacré 1,5 milliards de yuans (environ 180 millions de dollars), soit 5 % des investissements totaux, à la protection de l'environnement.
33 passages ont été prévus pour permettre aux animaux, et notamment aux antilopes tibétaines, de franchir la voie ferrée. Le trajet du chemin du fer contourne également des cimetières et lieux de culte tibétains qui ont ainsi pu être préservés.
Le développement est le choix commun de toute l'humanité, et personne ne doit ni ne peut freiner le train de la civilisation.
Pour rassurer définitivement les grands défenseurs de la culture et de l'environnement, citons l'historien Basang Wangdu : "Un Tibet coupé du développement économique et social ne mérite pas les honneurs du Shangri-La".
xinhuanet
2006/07/01
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