Dans le milieu des affaires des grandes villes côtières de l'Est, la situation des femmes est bien meilleure que celle des hommes ; dans les villes de Chine centrale et à l'ouest, les femmes cadres sont moins nombreuses que les hommes ; et dans les zones rurales de l'ouest, les petites filles qui interrompent leurs études se comptent par millions. La disparité entre les sexes reflète l'écart entre les ville et les campagnes.

Les députés femmes l'ont déplorée au cours de la sessions annuelle de l'APN. Le développement de la société semble s'achopper aux conditions de vie dans les campagnes et à la situation des femmes. Elles espèrent que la construction d'une société harmonieuse et des nouvelles campagnes socialistes sera une opportunité historique pour améliorer la situation actuelle des femmes chinoises.

La sexagénaire Yang Mianmian, directrice générale de Haire, qu'elle accompagne depuis la naissance du groupe il y a vingt ans.

Elle avoue qu'il existe deux facteurs qui restraignent l'égalité entre les sexes. Le niveau d'instruction et le congé de maternité, qui empiéte sur le travail. Dans la Chine actuelle, le niveau économique ne peut pas encore permettre aux femmes de choisir entre leur famille et leur travail. Pourtant Yang constate qu'il existe une plus grande égalité dans le milieu des affaires. La situation des femmes y est supérieure à celle des hommes, voire meilleure que dans bien des pays étrangers. « En ce qui concerne Haire, le recrutement est équitable. » Par ailleurs, elle souligne que dans les campagnes chinoises, la notion de supériorité de l'homme sur la femme reste toujours populaire à cause des survivances des vieilles traditions. Sur ce point, Wang Xueping, chef du district de Datong (Shanxi), a déclaré : « Certes, les femmes chinoises sont fières, nous ne vivons plus dans une société féodale et leur statut s'est dans l'ensemble amélioré. Toutefois , à cause de l'inégalité en matière de naissances et de l'écart du niveau d'instruction, les femmes ont plus de difficultés à trouver un emploi et à obtenir un salaire équivalent à celui des hommes ».

Des statistiques montrent que, dans les régions rurales isolées de l'ouest de la Chine, 3 millions d'enfants sont déscolarisés, dont quatre cinquième de petites filles. Même si les femmes représentent la moitié de la population rurale, leur représentation dans les comités de village est inférieure à 20% et seulement 1 % des responsables de ces comités sont du sexe féminin. C'es pourquoi des femmes députés de l'APN proposent de modifier la Loi sur l'organisation des comités de village pour qu'ils disposent d'au moins un membre féminin

Ma Linfeng, vice-directrice du comité permanent de l'APN de la ville de Yizhou du (Shanxi), a prouvé que la situation des femmes en milieu rural ne s'était pas amélioré. L'inégalité qui existe dans la recherche d'emploi s'explique surtout par le faible niveau d'instruction des femmes. Ce droit à l'éducation n'est d'ailleurs pas toujours garanti.

Ces députés qui comprennent bien la douleur des femmes pensent que l'inégalité entre les sexes n'est pas qu'une simple question de sexisme mais relève aussi du fossé qui se creuse entre les villes et les campagnes. C'est dans la construction de « nouvelles campagnes socialistes » que réside l'espoir des femmes chinoises et de toute la Chine.

(China.org.cn  2006/03/08)