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Le gouvernement central chinois a récemment publié ” un important document de politique générale sur la « construction des nouvelles campagnes socialistes », et en a fait l’un des objectifs principaux des directives du 11ème plan quinquennal concernant le Développement Economique et Social de La politique reflète la determination du gouvernement à résoudre les problèmes des paysans, en développant les zones agricoles et rurales. Le développement urbain a été le principal bénéficiaire des nouvelles politiques de réforme et d'ouverture, qui ont été lancées à la fin des années 70 et se sont amplifiées au milieu des années 80. Le fossé s'est depuis creusé continuellement entre les populations des campagnes et celles des villes. Le gouvernement tente maintenant de réduire ce fossé La notion de « construction des nouvelles campagnes socialistes » est l'une des questions majeures actuellement en discussion au Comité National de la Conference Consultative Politique du Peuple Chinois (CCPPC), organe consultatif de haut niveau chinois, qui se réunit pour sa session annuelle à Pékin. Le docteur Lin Yifu, directeur du Centre Chinois de Recherches Economiques de l'Université de Pékin et membre du CCPPC, étudie depuis plusieurs années le développement dans les zones rurales en Chine. Selon lui, l'idée de « construction des nouvelles campagnes socialistes » avait déjà été proposée il y a six ans. “En tant qu'économiste attaché au développement rural, je suis heureux de voir que ce concept fait partie des directives du 11ème plan quinquennal. En 2004 et 2005 avaient été respectivement publiés deux importants documents, qui portaient sur l'élévation des revenus des paysans et l'amélioration de l'ensemble de leur capacité de production. Tout en s'inscrivant dans la continuité de cette stratégie, ce nouveau document la matérialise par des mesures concrètes et effectue par là-même un grand pas en avant”, a expliqué Lin. Il a insisté sur l'urgence de garantir le financement du projet. L'aide financière actuelle apportée aux zones rurales fait défaut, notamment à cause de “l'insuffisance des ressources existantes”. Les zones rurales sont encore largement dépendantes des prêts des Coopératives Rurales de Crédit. “Il est généralement admis par les spécialistes des politiques rurales que l'aide financière est nécessaire aux fermiers pour accroître leur rendement et en définitve leurs salaires. Bien que certaines politiques aient été mises en place pour permettre aux fermiers d'emprunter de l'argent, beaucoup d'organismes financiers restent réticents à accorder ces prêts en raison du manque de garanties. Afin de changer cette situation, nous avons besoin d'étudier sous tous leurs aspects des méthodes plus expérimentales et axées sur le marché pour soutenir financièrement les fermiers et conduire l'agriculture à s'industrialiser.” “Par exemple, nous avons suggéré que les grandes entreprises créent des organismes financiers qui s'engagent à se porter garant des emprunts des fermiers. Du point de vue des banques, accorder un prêt à un fermier soutenu par un tel organisme contribue à réduire les risques. En même temps, ces entreprises ont l'opportunité d'élargir leur gamme de produits.” “Nos observations montrent que les grandes entreprises peuvent effectivement faire des fermiers l'une des assises de leur production. Un cycle de production qui fonctionnerait de la manière suivante : les fermiers se procurent les semences auprès des entreprises, qui leur fournissent également une aide technique. Puis les fermiers vendent leurs produits aux entreprises, qui les mettent à leur tour en vente libre. C'est une association symbiotique”. “La Commission Nationale pour le Développement et la Réforme prend sérieusement en consideration notre suggestion et a mené des recherches dans quatre provinces et villes afin de réaliser une étude de faisabilité. Ils m'ont aussi invité à discuter plus en profondeur de cette suggestion avec eux. Certaines banques ont par ailleurs manifesté un grand intérêt, ajoutant qu'elles souhaitaient prendre part aux projets pilotes”. Quant à l'excédent de main-d'œuvre dans les zones rurales, Lin a indiqué que « transférer cet excédent de main-d'œuvre était un moyen d'augmenter les revenus des fermiers. Cependant, le transfert de main-d'œuvre ne doit pas non plus devenir un casse-tête pour les villes. Le plus important est de développer l'offre en matière d'emplois. Plus d'attention devrait être également portée sur les structures permettant la création d'emplois, en particulier les petites et moyennes entreprises ». “Certaines personnes me demandent combien de temps prendra le processus de “construction des nouvelles campagnes socialistes”. D'après ce que j'ai compris, ce sera un projet à long terme, qui continuera à être mis à jour et élargi,” a conclu Lin.
Né en 1952 à Taiwan, Lin Yifu vient en Chine en 1978. Il obtient une maîtrise à l'Université de Pékin en 1982, puis se rend aux Etats-Unis pour poursuivre ses etudes en économie rurale à l'Université de Chicago, où il décroche son doctorat. De retour en Chine, Lin se consacre à son travail pour le Centre de Recherches sur le Développement Rural, qui relève du Conseil d'Etat. En 1994, il fonde le Centre Chinois de Recherches Economiques à l'Université de Pékin. (China.org.cn, propos recueillis par Wang Qian, le 6 mars 2006)
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