Un journaliste s'est rendu au Tibet en août dernier pour étudier les changements qui s'y sont produits au cours des 40 dernières années. Furent également étudiés les dilemmes auxquels les gens sont confrontés entre la croissance économique et la préservation de la culture. C'est ce qu'a annoncé China Newsweek le 12 septembre.
Zhang Zongxian, l'éditeur en chef des Dossiers tibétains : coutumes et folklore, a déclaré que bien que les coutumes changent plutt lentement, certaines, au Tibet, ont changé bien rapidement au cours de la dernière décennie.
Boire du thé au beurre a une histoire de plusieurs siècles. L'outil traditionnel pour le préparer est un long cylindre, le préparer exigeait donc du temps et des efforts. Maintenant, on ne les trouve plus que dans des musées et les mixers électriques les ont remplacés.
La vie nomade est aussi une tradition qui se perd. Au début des années 70, une mesure politique régionale qui visait à encourager les gardiens de troupeau à construire des maisons et à s'installer, fut abandonnée après que des tempêtes de neige avaient tué le betail.
Et pourtant, M. Zhang affirme que beaucoup se sont installés bien qu'ils exercent toujours des activités pastorales. Il ajoute que le gouvernement local du conté de Nyima, de la préfecture de Ngaqu, a alloué la somme de 50.000 yuans (6.180 dollars) aux gardiens afin qu'ils emménagent dans des maisons situées en bord de route.
Toujours selon lui, le gouvernement régional a envoyé des émissaires à Beijing, Hongkong, et d'autres grandes villes. Ils sont revenus avec des plans ambitieux pour développer le Tibet. Je suis inquiet de telles initiatives car beaucoup de visiteurs viennent parce que la culture, la civilisation et la vie tibétaine sont uniques. Si elles ne le sont plus, pourquoi viendraient-ils ?
Certains aspects des cultures traditionnelles sont maintenant protégés ou ont été ravivés grce au tourisme. Le Centre de recherche de la culture tibétaine de Chine vient de publier une série de Tripitakas évalués à 10.000 yuans (1.236 dollars) chacun.
Le projet des 10 collections rassemblant des légendes locales, des expressions, de l'argot et des ballades des 10 dernières années, a exigé l'investissement de 330 millions de yuans (40,8 millions de dollars) et les efforts communs de 1.000 personnes.
Les Tangkhas, peintures tri-dimensionnelles brochées, font l'objet de ventes aux enchères et sont prisées des collectionneurs. L'une d'entre elles a été achetée par un collectionneur américain au prix de 6 millions de dollars. En général, pourtant, elles se vendent entre 3.000 et 4.000 yuans.
Le journaliste Li Jingyu a visité le monastère Sera Monastery, l'un des trois plus importants du Tibet, et y a rencontré des enfants qui apprenaient le tibétain et le mandarin. Cette mesure a pour but de donner plus d'opportunités aux Tibétains de vivre et travailler chez eux ou dans l'ensemble du pays.
Entre le 21 septembre 1985, lorsque le 1er groupe de 1.300 élèves tibétains furent acceptés par d'autres écoles de Chine, et aot 2005, le nombre de collégiens impliqués dans ce plan était de 29.000 ; celui des élèves d'école technique, d'écoles secondaires et de lycées d'enseignement général était de 21.000.
Gong Daxi, le vice-président de la région autonome du Tibet, a affirmé que depuis 1965, date de création de la région, l'éducation bilingue a été instaurée de faon massive. En général les élèves étudient le tibétain jusqu'en 2ème année d'école primaire, et ensuite étudient à la fois le tibétain et le mandarin.
En 1987, le gouvernement régional a adopté un règlement concernant l'éducation, selon lequel il fallait promouvoir la langue tibétaine. Il mit ensuite en application un règlement plus détaillé qui soulignait l'importance de préserver l'utilisation de la langue régionale.
Avec l'adoption du chinois mandarin comme langue commune dans le pays, une série de moyens d'échanges culturels a vu le jour.
peopledaily
2005/09/27
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