Aujourd'hui, la paix, le développement et la coopération représentent le courant de notre époque. Avec l'approfondissement de la multipolarisation et de la mondialisation économique et grâce aux progrès prodigieux des sciences et technologies, les différents pays et régions ont vu se renforcer sans cesse leurs échanges et leur coopération et dépendent de plus en plus les uns des autres sur le plan sécuritaire. L'accroissement des facteurs qui jouent en faveur de la paix et contre la guerre a fait naître de rares opportunités pour la paix et le développement dans le monde. Renforcer la coopération pour faire face ensemble aux défis planétaires, tel est d'ores et déjà un consensus de la communauté internationale.
Or, notre monde est encore loin d'être tranquille. Aux problèmes sécuritaires traditionnels – guerres locales et conflits armés qui éclatent de temps en temps, et crises et tensions qui se succèdent –, s'ajoutent les menaces non traditionnelles qui vont s'accroissant : le terrorisme, la prolifération des armes de destruction massive (ADM), la criminalité transnationale et les épidémies. Cet entremêlement inextricable des menaces traditionnelles et non traditionnelles pose un sérieux défi à la sécurité internationale.
Le contrôle des armements, le désarmement et la non-prolifération sont étroitement liés à la sécurité internationale. Ils prennent un sens toujours plus large et revêtent une importance croissante dans une situation sécuritaire de plus en plus marquée par la diversification des sources de menaces et l'accroissement des facteurs incertains et imprévisibles. Confrontés à la fois à des opportunités et à des défis, nous sommes partagés entre espoirs et inquiétudes.
D'un côté, en tant que composante organique de l'ordre de sécurité mondial, le système international du contrôle des armements, du désarmement et de la non-prolifération continue de jouer un rôle important pour la préservation de la paix et de la stabilité mondiales. Depuis les années 1990, de nouveaux progrès ont été réalisés par la communauté internationale dans ce domaine, suite à la conclusion d'une série de traités importants sur l'interdiction des armes chimiques et des essais nucléaires. Plus que jamais, la lutte contre la prolifération des ADM fait l'objet d'un consensus au sein de la communauté internationale. C'est ainsi que le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité la résolution 1540 sur la non-prolifération des ADM. Les efforts politiques et diplomatiques se sont poursuivis pour encourager la solution des problèmes de prolifération par voie de dialogue et de coopération. De nouvelles initiatives ont été prises pour renforcer le mécanisme de non-prolifération. Le dialogue entre les différents pays et la coopération régionale en matière sécuritaire se sont intensifiés. Voilà qui sont autant de nouvelles avancées en faveur de l'approfondissement de la confiance entre les différents pays, de la détente de la situation de sécurité et de la préservation de la stabilité stratégique internationale.
De l'autre, beaucoup restent à faire en matière de contrôle des armements et de désarmement multilatéraux. Le désarmement nucléaire n'avance guère. La stratégie de dissuasion nucléaire qui repose sur l'emploi en premier de l'arme nucléaire n'est pas encore abandonnée, alors que des signes inquiétants sont apparus tendant à l'abaissement du seuil d'utilisation de l'arme nucléaire et à la mise au point d'armes nucléaires nouvelles. La weaponization de l'espace extra-atmosphérique et la course aux armements dans l'espace représentent un danger grandissant. L'universalité des traités internationaux en matière de contrôle des armements laisse à désirer et il se produit de temps à autre des événements négatifs tendant à l'abandon des traités importants. Le mécanisme multilatéral du contrôle des armements et du désarmement rencontre pas mal de difficultés. La Conférence du désarmement de Genève, l'unique enceinte de négociations multilatérales du monde dans ce domaine, n'a pas pu travailler sur des problèmes de fond depuis des années. Le processus international de la non-prolifération est mis à l'épreuve, car le règlement de dossiers nucléaires régionaux reste plus qu'incertain. L'acquisition d'ADM par des groupes terroristes et autres entités non étatiques représente un risque grandissant.
Actuellement, le processus international du contrôle des armements, du désarmement et de la non-prolifération se trouve à la croisée des chemins. Saisir les nouvelles opportunités pour relever les nouveaux défis et travailler à la consolidation et au renforcement continus de l'actuel système international du contrôle des armements, du désarmement et de la non-prolifération sont une nécessité absolue pour la préservation de la paix, de la sécurité et de la stabilité mondiales, de même qu'une aspiration de tous les peuples du monde. La communauté internationale, dans son ensemble, reste attachée au multilatéralisme et se prononce pour la promotion du processus du contrôle des armements et du désarmement, le perfectionnement continu du mécanisme international de non-prolifération et le renforcement de la coopération internationale afin de relever les défis sécuritaires.
Pour promouvoir un développement juste, rationnel, global et sain de la cause internationale du contrôle des armements, du désarmement et de la non-prolifération, les différents pays doivent respecter les buts et principes de la Charte des Nations unies ainsi que les autres normes des relations internationales universellement reconnues, adopter un nouveau concept de sécurité basé sur la confiance mutuelle, le bénéfice réciproque, l'égalité et la concertation. Il faut renforcer la confiance mutuelle par le dialogue et promouvoir leur sécurité commune à travers la coopération ; il faut garantir à tous les pays le droit de participer sur un pied d'égalité au processus du contrôle des armements, du désarmement et de la non-prolifération et faire avancer ce processus sur la base d'une sécurité non diminuée des différents pays ; le problème de non-prolifération doit être réglé dans le cadre du droit international et par des moyens politiques et diplomatiques ; l'actuel système juridique international du contrôle des armements, du désarmement et de la non-prolifération doit être préservé, renforcé et perfectionné ; il faut garantir à tous les pays le droit légitime en matière d'utilisation pacifique des acquis scientifiques et technologiques ; les Nations unies et les autres institutions multilatérales doivent pouvoir jouer pleinement leur rôle dans ce domaine.
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