La Chine poursuit une politique étrangère d'indépendance et de paix et choisit de suivre fermement la voie de développement pacifique. Elle s'efforce de jouer un rôle constructif dans les affaires internationales tout en veillant à bien associer la défense des intérêts nationaux à la promotion des intérêts communs de tous les pays du monde.
Dans le domaine du contrôle des armements, du désarmement et de la non-prolifération, la Chine met en pratique le nouveau concept de sécurité centré sur la confiance mutuelle, le bénéfice réciproque, l'égalité et la coopération, et travaille à créer un bon environnement de sécurité régional et international, à préserver la paix mondiale et à promouvoir le développement partagé.
Dans le traitement des affaires liées au contrôle des armements, au désarmement et à la non-prolifération, le gouvernement chinois prend toujours comme fondements de ses politiques la défense de la souveraineté d'état et de la sécurité nationale, le maintien de la stabilité stratégique dans le monde et l'accroissement de la sécurité universelle et de la confiance mutuelle entre les pays du monde.
Interdiction complète et élimination totale des ADM
Éliminer toutes les armes nucléaires pour parvenir à un monde sans armes nucléaires, voilà un vœu de la communauté internationale et un objectif poursuivi par la Chine.
La fin de la guerre froide et la nouvelle situation sécuritaire qui s'est créée ont offert des possibilités pour réduire massivement, voire interdire complètement et éliminer totalement les armes nucléaires. Faire avancer le processus du désarmement nucléaire revêt une grande importance pour réduire le risque de la prolifération nucléaire, améliorer l'environnement sécuritaire international et promouvoir la paix et le développement dans le monde.
Afin de promouvoir le désarmement nucléaire, la Chine est pour l'adoption par les pays dotés d'armes nucléaires des mesures suivantes :
– Conclure au plus tôt un instrument juridique international sur l'interdiction complète et l'élimination totale des armes nucléaires ;
– Observer les principes d'impartialité, de réduction progressive et d'équilibre vers le bas dans les actions du désarmement nucléaire. Les deux puissances possédant les arsenaux nucléaires les plus colossaux dans le monde ont à assumer à cet égard des responsabilités particulières et prioritaires. Elles doivent appliquer consciencieusement les traités conclus sur la réduction des armements nucléaires et poursuivre de façon vérifiable et irréversible la réduction de leurs arsenaux nucléaires de sorte à créer des conditions favorables à un désarmement nucléaire complet, total et définitif ;
– Avant d'atteindre l'objectif de l'interdiction complète et de la destruction totale des armes nucléaires, les pays nucléaires doivent prendre l'engagement de ne pas utiliser en premier les armes nucléaires et s'engager inconditionnellement à ne pas les employer ni menacer de les employer contre les pays et les régions sans armes nucléaires ;
– Les pays dotés d'armes nucléaires doivent abandonner leur politique de dissuasion nucléaire basée sur l'utilisation en premier des armes nucléaires et réduire le rôle de ces armes dans leur sécurité nationale ;
– Les mesures de désarmement nucléaire, y compris les diverses mesures intermédiaires, doivent se fonder sur « le maintien de l'équilibre et de la stabilité stratégiques du monde » et « une sécurité non diminuée pour tous » ;
– La Conférence du désarmement de Genève doit se mettre d'accord le plus rapidement possible sur son programme de travail de sorte à démarrer au plus tôt les négociations sur le Traité d'interdiction de la production de matières fissiles pour les armes nucléaires ou d'autres dispositifs nucléaires explosifs, et créer des comités ad hoc notamment sur le désarmement nucléaire et la garantie de sécurité pour les États non dotés d'armes nucléaires (ENDAN) afin d'entreprendre un travail substantiel sur ces questions.
La Chine est pour l'interdiction complète et l'élimination totale des armes biologiques et chimiques et s'oppose fermement à leur prolifération.
Dans le contexte de l'aggravation continue des menaces du terrorisme biologique et du problème de sécurité biologique, il est d'une grande importance actuelle de poursuivre, dans le cadre de la Convention sur l'interdiction des armes biologiques (CIAB), les efforts visant à explorer et établir des mesures pour renforcer son efficacité. La Chine estime que la communauté internationale doit agir dans les domaines suivants :
– Encourager davantage de pays à adhérer à la CIAB et appeler toutes les parties contractantes à remplir complètement et effectivement les obligations stipulées par la Convention ;
– Maintenir et promouvoir le processus multilatéral visant à renforcer l'efficacité de la CIAB et examiner et établir des mesures concrètes à l'issue d'amples consultations ;
– Encourager davantage de pays à soumettre à l'ONU des déclarations sur les mesures de confiance de la CIAB.
La Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), premier instrument juridique international portant sur l'interdiction complète et l'élimination totale de toute une catégorie d'armes de destruction massive et doté d'un mécanisme de vérification rigoureuse, a donné un bon exemple pour les efforts multilatéraux du contrôle des armements et de la non-prolifération. Afin d'assurer son application intégrale, la Chine préconise ce qui suit :
– Les pays possédant des armes chimiques doivent accomplir davantage d'efforts pour achever au plus tôt la destruction des armes chimiques, strictement en conformité avec les exigences de la CIAC et se soumettre au contrôle efficace de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques ;
– Il faut améliorer et perfectionner le mécanisme de vérification, répartir de façon équitable et rationnelle les ressources d'inspection et en augmenter l'efficacité et le ratio coût-efficacité ;
– Il faut renforcer sans cesse l'universalité de la CIAC ;
– Le pays concerné doit remplir les obligations stipulées par la Convention et ses engagements et démarrer au plus tôt le processus réel de destruction des armes chimiques abandonnées en Chine, afin de les éliminer complètement et totalement dans le meilleur délai.
Prévention de la prolifération des ADM et de leurs vecteurs
La prolifération des ADM et de leurs vecteurs nuit à la paix et à la stabilité du monde, comme à la sécurité de la Chine. La Chine s'oppose fermement à leur prolifération. Elle estime que la prolifération des ADM a des causes très complexes et qu'il faut donc adopter une approche intégrée et s'attaquer à ses manifestations comme à ses racines.
– Il faut faire en sorte que s'installe un environnement sécuritaire international où primeront la coopération et la confiance mutuelle. Il faut réaliser une amélioration générale des relations internationales et une sécurité sûre pour tous les pays du monde. C'est la voie fondamentale pour éliminer les menaces de la prolifération, mais aussi la condition préalable pour faire avancer sans à-coups le processus de la non-prolifération.
– Il importe de régler les problèmes de la prolifération par voie politique et diplomatique. Les moyens de prévention de la prolifération utilisés doivent favoriser la préservation et la promotion de la sécurité internationale. Il convient de chercher des solutions adéquates par le dialogue et la coopération, au lieu de recourir à la confrontation et aux pressions.
– Il faut faire jouer pleinement le rôle central des Nations unies et des autres organisations internationales pour renforcer et perfectionner l'actuel mécanisme de non-prolifération dans le cadre du droit international en vigueur et sur la base de l'égalité de tous les pays, d'une large participation et d'une prise de décision démocratique.
– Il est essentiel de bien équilibrer la non-prolifération et l'utilisation pacifique. Il faut garantir à chaque pays son droit légitime à l'utilisation pacifique, tout en prévenant les activités de prolifération de quelque pays que ce soit sous prétexte de l'utilisation pacifique.
Défense anti-missile
C'est en partant du maintien de l'équilibre et de la stabilité stratégiques dans le monde et de la préservation de la paix et de la sécurité dans sa région que la Chine voit et traite le problème de défense anti-missile. Elle comprend les préoccupations de sécurité des pays concernés au sujet de la prolifération des missiles balistiques et des technologies connexes et préconise un règlement politique et diplomatique de ce problème. Mettre au point, développer et déployer le système de défense anti-missile, ce n'est certainement pas une solution efficace. La Chine ne souhaite pas voir ce système produire des effets négatifs sur la stabilité stratégique globale, faire naître de nouveaux éléments d'instabilité nuisibles à la paix et à la sécurité régionales et internationales, compromettre la confiance entre les grandes puissances et nuire aux intérêts sécuritaires légitimes des autres pays du monde. Surtout, elle ne souhaite pas voir la coopération entre certains pays dans le domaine de la défense anti-missile conduire à une nouvelle prolifération des technologies des missiles balistiques. Elle appelle à une plus grande transparence, de la part des pays concernés, de leur programme de défense anti-missile pour accroître la confiance et dissiper les doutes.
La question de Taiwan concerne les intérêts fondamentaux de la Chine. Nous nous opposons à ce que tout état accorde, de quelque façon que ce soit, une assistance ou une protection en matière de défense anti-missile à la région chinoise de Taiwan.
Prévention de la weaponization et de la course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique
L'espace extra-atmosphérique est le patrimoine commun de toute l'humanité. Actuellement, on voit s'accroître chaque jour davantage les risques de sa weaponization. Introduire des armes dans l'espace extra-atmosphérique, c'est y introduire la course aux armements et en faire un nouveau champ de la confrontation militaire. Cette perspective n'est pas dans l'intérêt des pays du monde.
La Chine préconise depuis toujours l'utilisation pacifique de l'espace extra-atmosphérique. Les instruments juridiques internationaux en vigueur dans ce domaine sont insuffisants pour prévenir de façon efficace la weaponization de l'espace extra-atmosphérique et la course aux armements dans l'espace. La communauté internationale doit prendre des mesures préventives efficaces et conclure de nouveaux instruments juridiques internationaux à ce sujet, en vue d'interdire le déploiement des armes dans l'espace extra-atmosphérique, de même que le recours ou la menace du recours à la force contre des objets spatiaux, et d'assurer l'utilisation de l'espace extra-atmosphérique à des fins exclusivement pacifiques.
Réponse aux préoccupations humanitaires dans le domaine du contrôle des armements
La Chine travaille pour rechercher des réponses adéquates aux préoccupations humanitaires dans le domaine du contrôle des armements. Elle estime nécessaire de répondre aux préoccupations humanitaires tout en prenant en considération les besoins légitimes des pays souverains en matière de sécurité militaire et leurs capacités d'adaptation sur les plans économique et technologique. La Convention sur certaines armes classiques (CCAC) a l'avantage de tenir compte à la fois des préoccupations humanitaires et des besoins militaires légitimes. Les pays signataires devront l'appliquer effectivement, tout en essayant de la compléter et de la perfectionner selon les exigences de l'évolution de la situation.
Frapper sévèrement le trafic illicite des armes légères et de petit calibre (ALPC) est d'une grande importance pour la préservation de la paix, de la stabilité et du développement dans les différentes régions du monde de même que pour la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée transnationale, comme le trafic de drogue et la contrebande. La Chine se prononce en faveur des efforts accrus sur les plans national, régional et international en vue de trouver une solution globale.
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