Les graves inondations et torrents de boue causés par des pluies diluviennes ces derniers jours dans diverses régions de la Chine, et qui ont coûté la vie à de nombreuses personnes, sont en partie la conséquence d'une activité humaine excessive, selon des experts.
La construction irrationnelle de petites usines hydroélectriques et l'exploitation des terres par les résidents dans les zones montagneuses ont créé des risques de torrents de montagne, a indiqué Liang Zhiyong, chercheur à l'Institut des Ressources hydriques et des Etudes sur l'hydroélectricité de Chine.
Liang est actuellement en train de mener des recherches dans le district de Kaixian, dans la municipalité de Chongqing au sud-ouest du pays, afin de comprendre l'origine des inondations dévastatrices qui se sont abattues sur la ville et dans la province voisine du Sichuan en septembre dernier.
Dans l'un des cas spécifique qu'il a enquêté, 6 petites usines hydroélectriques ont été construites le long d'un ravin de montagne. Lorsque des orages se sont produits, les inondations ont dans un premier temps rempli les reservoirs des usines, mais rapidement les barrages ont laché, et des mètres cubes d'eau sont allés dévaster les usines qui se trouvaient sur leur passage, rendant encore plus meurtrier les torrents de boue qui ont continué leur chemin.
Le mois dernier, un nouveau plan pour la prévention et le contrôle des torrents de montagne, le premier du genre en Chine, a été examiné par des experts. Ce plan, conjointement élaboré par cinq départements gouvernementaux du Conseil des Affaires d'Etat, a été promulgué par le premier ministre Wen Jiabao en personne, qui a demandé que le contrôle des torrents de montagne soit une des priorités dans le travail de soulagement des désastres à la suite des calamités qui avaient ravagé le sud-ouest du pays en septembre dernier.
Malheureusement, avant même que ce plan ait pu être mis en pratique, des torrents de boue provoqués par de forts orages ont coûté la vie à 117 personnes au début du mois de juin, dont 105 enfants dans l'école du bourg de Shalan, de la ville de Ning'an dans la province du Heilongjiang, au nord-est de la Chine.
Cheng Xiaotao, directeur adjoint du centre de recherche du contrôle des inondations et de la sécheresse du ministère des Ressources hydriques, a souligné que de nombreux villages dans des zones reculées de Chine étaient contruits au flan des montagnes, ce qui les exposait dangereusement à d'éventuels torrents.
"La Chine vient d'introduire le concept de plannification scientifique dans les grandes villes, mais ce concept est encore loin de pouvoir atteindre les petites villes et les villages" a-t-il ajouté.
E Jinping, vice-ministre chinois des Ressources hydriques, considère que la tâche la plus importante est d'améliorer les systèmes de monitoring et d'alerte, qui sont les moyens les plus efficaces pour le moment de prévenir de telles catastrophes.
xinhuanet
2005/06/24
|