L'apparition du tongbeiquan dont le fondateur s'appelait Qi Taichang originaire du Zhejiang, remonte, selon les documents écrits, au temps du règne de l'empereur Yongzheng ou de l'empereur Daoguang des Qing (entre 1723 et 1850). Cette boxe s'est transmise de génération en génération parmi les pratiquants. A la fin de la dynastie des Qing et au début de la République chinoise, cette boxe a été largement pratiquée et est devenue populaire. Pendant plus de 200 ans à partir de son apparition, le tongbiquan a formé beaucoup de grands maîtres. Ces dernières années, à l'initiative de l'Etat, le tongbeiquan qui avait été inventorié, développé et enseigné a commencé à occuper une place sur la scène du wushu (les arts martiaux) en Chine.

Le nom du tongbeiquan évoque les bras du gibbon parce que celui-ci a de longs bras qui peuvent se déployer aisément de gauche à droite et vice versa. Le tongbeiquan a été créé en imitant les attitudes du gibbon, en intégrant ce qu'il a de particulier et en sélectionnant ce qui est le meilleur. Cette imitation du gibbon se fait tant extérieurement qu'intérieurement, c'est-à-dire qu'elle offre un double aspect externe et interne. Il ne s'agit pas d'une imitation simple des mouvements mais d'une "ressemblance en esprit". Le tongbeiquan, caractérisé par ses mouvements harmonieux, demande la fusion de six techniques (trois techniques internes et trois techniques externes). Les trois techniques internes comprennent la pensée, le souffle et la force qui doivent être coordonnés, cela veut dire que dans la pratique des exercices, la pensée se concentre, le souffle est régulier et la force maîtrisée de façon parfaite, tandis que les trois techniques externes sont les mouvements des mains, ceux du corps et des pieds, elles exigent unité, équilibre et stabilité des mouvements.

Le tongbeiquan est de deux types: le combat à main nue et le combat avec armes. Il se pratique en faisant mouvoir les mains, les bras, les jambes, les reins et le corps ou en se laçant sur les pieux.

Le tongbeiquan, une boxe naturelle, dynamique, simple et dégagée, assouplit les articulations, marie la souplesse à la rigidité, rend le corps léger et la réaction prompte. L'impulsion donnée est continue et variable. Lors du choc des mains, des poignets, des avant-bras, des épaules et des hanches, un bruit sonore, pareil au claquement d'un pétard, peut se produire. Le coup violent peut frapper le point sensible en utilisant les techniques internes et externes. En un mot, le tongbeiquan, d'une haute technicité, impose des contraintes très sévères sur les mains, les yeux, le corps, le pas, la pensée, le souffle, la force, les techniques et leur usage, ainsi que sur l'accord entre souplesse et rigidité, les mouvements réels et simulés, l'alternance d'avance et de recul et l'union des six techniques.