Des architectes chinois et français présents au Forum architectural sino-français jeudi 7 avril à Beijing ont donné leur opinion sur le développement de l'architecture et des villes en Chine.
Zhang Yu, vice-président de l'Institut de Design architectural de Beijing (BIAD), a déclaré que les officiels du gouvernement et les architectes devraient être plus attentifs à la protection du caractère régional de la planification urbaine de la Chine.
"Il faut négocier la relation entre tradition et innovation", a-t-il précisé.
Depuis 1982, la Chine a classé 99 villes "villes historiques", mais "la plupart d'entre elles perdent leurs caractéristiques historiques particulières dans le processus de reconstruction urbaine et de développement immobilier. De nombreuses ruines et rues anciennes risquent la démolition à tout moment."
A Beijing, les "hutongs" ou allées, structure traditionnelle de la capitale, disparaissent à raison de 600 par an.
L'Opéra National de Chine, conçu par l'architecte français Paul Andreu et bientôt achevé, a suscité une grande polémique à Beijing.
Pour ses détracteurs, cet édifice "volumineux et bizarre" détonne dans son environnement et éclipse le Grand Palais du Peuple, symbole de majesté du communisme chinois.
Pour Bertrand Lemoine, architecte français membre de l'AFEX (association des Architectes Français à l'Export), la prise en compte de l'environnement est l'une des principales caractéristiques de l'architecture à la française, et les architectes français travaillant en Chine essaient également d'apprendre sur la culture traditionnelle locale.
D'après lui, le développement des villes chinoises a suivi le "modèle américain", caractérisé par de hauts immeubles très espacés. Il a préconisé le modèle français, basé sur la continuité d'immeubles plus bas, "plus favorable à la lumière du jour et aux espaces publics, et plus adapté aux villes chinoises".
Zhang Yu a également évoqué l'objectif de "design architectural économique" pour les villes chinoises. D'après lui, parmi les immeubles de 14 milliards de m2 des villes de tout le pays, seuls ceux de 320 millions de m2 peuvent être qualifiés d'économiques. Les autres, 95 %, sont des ogres en matière de consommation d'énergie.
"Nous devons construire des maisons dont la consommation d'énergie est liée à la notion d'efficacité tout en assurant la qualité", a-t-il ajouté.
xinhuanet
2005/04/08
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