Des experts africains saluent un rapport sur la création d'un nouveau modèle de leadership mondial pour une gouvernance mondiale plus équitable (SYNTHESE)
Un rapport d'un think tank lié à l'agence de presse Xinhua, publié jeudi à Johannesburg lors de la Conférence sur le partenariat Chine-Afrique au Forum des médias et des think tanks du Sud global, a suscité un vif intérêt parmi les participants africains issus de divers secteurs.
Les participants ont souligné la pertinence et l'actualité des conclusions de ce rapport intitulé "Construire ensemble un nouveau modèle de leadership mondial - travailler ensemble à la mise en place d'un système de gouvernance mondiale plus juste et plus rationnel", ainsi que son importance pour la transformation urgente de la gouvernance mondiale.
Selon ce document publié par l'Institut Xinhua, le monde entre dans une nouvelle période de turbulences et de transformations, marquée par des crises qui se chevauchent et des déficits croissants en matière de paix, de développement, de sécurité et de gouvernance.
D'après le rapport, ces défis trouvent leur origine dans un déficit de leadership mondial, dont l'échec devrait guider les réponses collectives aux risques communs auxquels l'humanité est confrontée. Il appelle à des efforts conjoints pour construire un nouveau modèle de leadership mondial et orienter l'évolution vers un système de gouvernance mondiale plus juste et plus rationnel.
Des participants africains issus de divers secteurs ont déclaré que le cadre proposé par ce rapport répondait aux besoins de l'époque, en prônant la consultation plutôt que la confrontation, la coopération plutôt que le conflit et la synergie multilatérale plutôt que la domination unilatérale.
"Nous vivons une période de profonde transformation du système international. L'architecture de gouvernance mise en place après la Seconde Guerre mondiale (...) est de plus en plus remise en question en termes de pertinence, d'équité et de légitimité", a estimé Balew Demissie Kebede, consultant en communication et publication à l'Institut éthiopien des études politiques.
Iqbal Surve, président exécutif du groupe Independent Media en Afrique du Sud, a déclaré que ce paraissait à point nommé. Dans un monde marqué par les conflits et la désinformation, a-t-il souligné, les fondements de la confiance s'érodent. "Je pense que le rapport du groupe de réflexion Xinhua apporte une contribution très importante à une plus grande implication de la communauté internationale du Sud global", a-t-il dit.
Pour Erastus Mwencha, ancien vice-président de la Commission de l'Union africaine, certains mécanismes multilatéraux créés après la Seconde Guerre mondiale "ne fonctionnent pas efficacement". "Nous pouvons tous nous asseoir à la table des négociations avec une attitude ferme, dans un esprit de dialogue ou, si vous préférez, de recherche de consensus", a-t-il suggéré.
Pendant des décennies, le pouvoir économique mondial a été concentré dans quelques pays développés, donnant naissance à une structure "centre-périphérie" qui a désavantagé les pays en développement. Avec l'essor collectif des marchés émergents et des pays en développement, en particulier les BRICS, les pays du Sud global sont entrés dans une "nouvelle ère de renouveau".
Les participants à la conférence ont convenu que les pays du Sud global avaient donné un élan considérable au leadership mondial ces dernières années, en poussant à la réforme des plateformes de gouvernance traditionnelles tout en créant de nouveaux mécanismes qui redessinent la carte de la gouvernance mondiale. Ils ont souligné que le Sud global était devenu une force clé dans la transformation du système de gouvernance mondiale vers plus de justice et d'équité.
En tant que membre important du Sud global, la Chine a joué un rôle constructif dans le contexte de ces changements mondiaux. En partageant ses opportunités de développement, en fournissant un large éventail de biens publics internationaux et en apportant une certitude indispensable à un monde en pleine turbulence, la Chine a continué à renforcer le "leadership mondial", des efforts qui ont été largement salués par les participants à la conférence.
Nashwa Abdel Hamid, sous-secrétaire du Service d'information de l'Etat égyptien, a estimé que l'Initiative pour la gouvernance mondiale (IGM) proposée par la Chine visait à mettre en place un système de gouvernance plus juste et plus équitable, fondé sur l'égalité souveraine et un véritable multilatéralisme. Suite à son lancement, "de nouvelles opportunités s'offrent aux nations africaines pour se faire une place dans un monde de plus en plus multipolaire", a-t-elle dit.
M. Mwencha a jugé que des plateformes telles que l'IGM, l'Initiative pour le développement mondial, l'Initiative pour la sécurité mondiale et l'Initiative pour la civilisation mondiale offraient des canaux institutionnels pour le dialogue entre les pays du Sud global.
Ces initiatives font preuve non seulement d'une grande profondeur conceptuelle, elles fournissent également une orientation pour l'action, faisant de la promotion d'un monde multipolaire égalitaire et ordonné et d'une mondialisation économique inclusive une voie pratique vers la transformation, a-t-il dit.
Les experts ont noté que l'approfondissement de la coopération entre la Chine et l'Afrique continuait de renforcer le Sud global et d'accroître son rôle dans la gouvernance mondiale. L'évolution de la coopération sino-africaine offre un modèle pratique de consultation approfondie, de contribution conjointe et de partage des avantages, démontrant que la vitalité des mécanismes multilatéraux réside dans le respect de l'individualité des participants et dans la concentration sur les priorités communes en matière de développement.
En travaillant ensemble, les participants ont constaté que les pays du Sud global, notamment la Chine et les pays africains, pouvaient non seulement parvenir à un développement durable chez eux, mais aussi contribuer à bâtir un monde plus juste, plus équitable et plus prospère.
"En travaillant ensemble, nous pouvons réformer la gouvernance mondiale pour la rendre plus équitable et plus représentative", a estimé Paul Ilado, directeur de la rédaction du groupe Radio Africa, basé au Kenya.








