Les progrès politiques sont essentiels pour résoudre la crise des réfugiés en RDC, selon le chef du HCR
Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a déclaré mardi à Kinshasa que les récents engagements pris entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda avaient ouvert la voie à des étapes concrètes en matière de rapatriement des réfugiés, avec des centaines de Rwandais déjà rentrés chez eux.
M. Grandi s'est exprimé après sa rencontre avec le président congolais Félix Tshisekedi dans la capitale congolaise, Kinshasa. Les discussions ont porté sur la mise en œuvre des engagements relatifs aux réfugiés et aux personnes déplacées internes.
Selon le chef du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), cette ouverture a déjà permis d'obtenir des résultats concrets. Ces derniers jours, environ 600 réfugiés rwandais vivant en RDC ont été rapatriés dans le cadre du mécanisme tripartite convenu par Kinshasa, Kigali et le HCR. "On a eu l'autorisation des deux Etats, dans ce contexte tripartite, de les rapatrier et ils sont rentrés de façon correcte chez eux", a-t-il dit.
La RDC accueille actuellement 515.381 réfugiés, dont 201.568 Rwandais, selon les chiffres du HCR. Parallèlement, 1.224.592 Congolais vivent comme réfugiés dans les pays voisins, dont 78.787 au Rwanda. A l'intérieur de ses frontières, la RDC comptait 5,92 millions de personnes déplacées en date du 31 mars dernier, soit le deuxième total le plus élevé d'Afrique, a précisé M. Grandi.
Ce dernier a toutefois averti que les défis humanitaires restaient aigus, alors que les violences armées persistent dans l'est de la RDC. Il a noté que 260 groupes armés demeuraient actifs dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, de l'Ituri, de Maniema et du Tanganyika. "Ces groupes armés nationaux et étrangers sont responsables des violations graves des droits de l'Homme et se battent pour le contrôle des ressources minières", a-t-il souligné.
Lançant un appel aux bailleurs de fonds internationaux, M. Grandi a exhorté à faire correspondre les progrès politiques avec des avancées humanitaires. "Il faut que maintenant les initiatives politiques se traduisent dans des bénéfices concrets pour les personnes qui sont dans des situations de conflits, y compris les réfugiés et les déplacés", a-t-il insisté.
Le Haut-Commissaire a également rappelé que le retour des déplacés et des réfugiés devait rester volontaire. "On ne peut pas donner notre aval à des mouvements de populations. Il convient de s'assurer que les gens, de façon indépendante, informée et volontaire, désirent rentrer chez eux", a-t-il ajouté.
En juillet dernier, la RDC, le Rwanda et le HCR ont approuvé une feuille de route 2025-2026 pour un retour volontaire, sûr et digne des réfugiés.
Lors d'une conférence de presse tenue plus tôt dans la journée, M. Grandi a reconnu la complexité de la situation. "Nous sommes parfaitement conscients que le contexte politique est très complexe et très difficile (...) Et bien sûr, sans progrès politique, ce sera difficile de faire des grosses avancées aussi en matière de solution du problème des réfugiés", a-t-il déclaré.








