Yémen : les Houthis menacent d'attaquer l'Arabie saoudite si les banques de Sanaa sont suspendues par le gouvernement
Les Houthis au Yémen ont mis en garde l'Arabie saoudite vendredi contre des attaques potentielles si le gouvernement yéménite soutenu par l'Arabie saoudite venait à suspendre les banques qu'ils contrôlent à Sanaa, la capitale.
Leur porte-parole militaire, Yahya Sarea, a déclaré que les Houthis étaient prêts à une "réponse légitime" à ce qu'ils décrivent comme des "activités hostiles" de la part de l'Arabie saoudite, selon la chaîne houthie Al-Massira.
Cet avertissement a été lancé après que des banques basées à Sanaa ont ignoré la date limite imposée par le gouvernement pour leur transfert à Aden, une ville portuaire sous le contrôle du gouvernement.
En début de semaine, le chef des Houthis, Abdel-Malek al-Houthi, a affirmé que l'Arabie saoudite poussait le gouvernement yéménite à agir contre les banques de Sanaa, accusant les Etats-Unis et Israël de soutenir le royaume. Il a menacé de s'en prendre aux banques de Riyad si "les banques de Sanaa sont prises pour cible".
Rachid al-Haddad, membre du Haut conseil économique des Houthis, a déclaré en exclusivité à Xinhua que les banques de Sanaa fonctionnaient actuellement, mais qu'elles étaient confrontées à une fermeture imminente de leurs services de virement bancaire internationaux et internes.
Mercredi, l'envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, Hans Grundberg, a adressé une lettre au gouvernement yéménite, l'exhortant à reporter les mesures visant ces banques jusqu'au mois d'août afin de faciliter les pourparlers de paix.
Le 2 avril, la Banque centrale du Yémen, dirigée par le gouvernement, a ordonné à toutes les banques de Sanaa de transférer leur siège à Aden dans un délai de 60 jours, menaçant de poursuites judiciaires contre celles qui ne s'y conformeraient pas. Aden a été déclarée capitale temporaire du Yémen par le président déchu Abdrabbo Mansour Hadi en 2015, après que son gouvernement a été chassé de Sanaa par les Houthis pendant la guerre civile.
Le Conseil présidentiel du Yémen a par ailleurs mis en garde vendredi les Houthis contre toute reprise des hostilités militaires et remise en cause des efforts de paix. Un retour à l'action militaire, a-t-il averti, "doublerait les souffrances et détruirait les derniers éléments de la vie et les rares sources de subsistance du peuple yéménite".
Le conseil a également exprimé son soutien aux initiatives de paix menées par l'Arabie saoudite et Oman, tout en affirmant que "les forces armées du Yémen sont prêtes à contrer toute action hostile des Houthis".
Le Yémen est plongé dans une guerre civile depuis la fin de l'année 2014, lorsque les Houthis ont pris le contrôle d'une grande partie du nord du Yémen, forçant le gouvernement à quitter la capitale, Sanaa. La guerre a tué des dizaines de milliers de Yéménites, déplacé quatre millions de personnes et poussé le pays au bord de la famine.