Le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a appelé jeudi les Etats-Unis à se montrer compréhensifs dans l'éventualité où une nouvelle opération terrestre turque se concrétisait dans le nord de la Syrie.
Interrogé sur les déclarations de certains responsables américains, qui se sont prononcés contre une éventuelle action militaire de la Turquie en Syrie, M. Akar a déclaré que Washington avait en effet demandé à Ankara de réévaluer l'utilité d'une nouvelle incursion militaire.
"Ils nous ont demandé de reconsidérer. Nous leur avons également expliqué notre point de vue, et nous leur avons signifié notre désir de les voir tenir leurs promesses. Nous avons souligné qu'ils devaient nous comprendre", a indiqué le ministre turc aux journalistes.
M. Akar s'est entretenu par téléphone avec son homologue américain Lloyd Austin mercredi soir.
Il a déclaré à M. Austin que l'armée turque n'attaquait que des terroristes, et ne prenait jamais les forces de la coalition ou les civils pour cibles lors de ses opérations dans le nord de la Syrie, selon une transcription de l'appel téléphonique publiée par le ministère turc de la Défense.
Le Pentagone a déclaré que M. Austin s'était dit "préoccupé par l'escalade dans le nord de la Syrie et en Turquie, avec notamment de récentes frappes aériennes, dont certaines ont directement menacé la sécurité du personnel américain qui opère en Syrie avec ses partenaires locaux pour vaincre l'Etat islamique (EI)".
M. Austin a appelé à une désescalade, et a souligné qu'il partageait la forte opposition de son ministère à une nouvelle opération militaire turque en Syrie, a ajouté le Pentagone.
La semaine dernière, le commandement central américain a déclaré qu'une frappe de drones turque lancée contre une base en Syrie avait fait courir des risques à ses troupes.
Le 20 novembre, la Turquie a initié une opération aérienne contre les Unités de protection du peuple kurde (YPG) dans le nord de la Syrie et contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak.
Cette campagne aérienne, baptisée Griffe-Epée, a été lancée après l'explosion d'une bombe le 13 novembre à Istanbul, la plus grande ville de Turquie. L'attentat a tué six personnes et en a blessé 81 autres.
