France : la publication du salaire du patron de TotalEnergies suscite une polémique

Par :  |  Mots clés : France,énergie,crise,grève,Total
French.china.org.cn | Mis à jour le 19-10-2022

Le PDG du premier groupe pétrolier français TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a publié mardi soir ses rémunérations de ces dernières années en réponse aux grévistes l'accusant d'avoir augmenté de 52% son salaire en 2021, tout en refusant l'augmentation de salaire de 10% demandée par ses employés, ce qui a suscité une polémique qui durait encore mercredi.

"Je suis fatigué de cette accusation de 'm'être augmenté de 52%' - voici la vraie évolution de ma rémunération depuis 2017 - elle est constante sauf 2020 car j'ai volontairement amputé mon salaire et ma part variable a normalement baissé avec les résultats de #totalenergies", avait tweeté M. Pouyanné.

D'après ces chiffres, son salaire a bien augmenté de 51,7% en 2021, à 5,9 millions d'euros. Il faut néanmoins prendre compte que cette hausse fait suite à une baisse de 36,4% de sa rémunération en 2020, une amputation salariale qu'il s'est "volontairement" appliquée pendant la crise sanitaire et suite à la baisse des résultats du groupe. En 2020, sa rémunération avait baissé à 3,91 millions d'euros, contre 6,2 millions en 2019 et 5,8 millions en 2018.

"Cher Patrick Pouyanné, tout mon soutien à vous qui, en 2020, avez dû survivre avec 3.918.263 euros. Soit 2.545 Smic", a ironisé le député de La France Insoumise François Ruffin.

Le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, a lui aussi ironisé en tweetant : "Nous versons tous une larme pour vous, Patrick". Toujours sur Twitter, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a jugé : "Il va falloir redescendre sur terre".

Les défenseurs de M. Pouyanné affirment que cette rémunération n'a rien de choquant puisqu'elle correspond à la norme des patrons du CAC 40. Sur des plateaux de différentes chaînes de télévision, même des analystes indulgents doutaient néanmoins du "timing" de cette publication, affirmant que cela risquait de "jeter de l'huile sur le feu" dans un contexte de crise de carburants suscitée par la grève chez TotalEnergies.

Cette grève dans des raffineries et dépôts de TotalEnergies dure depuis trois semaines, affectant plus d'un quart des stations-services du pays. Des grèves interprofessionnelles et des manifestations ont parallèlement eu lieu mardi dans différentes villes en France, principalement pour demander des augmentations de salaire.

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Source: Agence de presse Xinhua
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