Près d'une femme amérindienne et autochtone d'Alaska sur trois a été violée, soit plus du double de la moyenne des femmes blanches, a rapporté mardi le quotidien britannique The Guardian.
Selon une étude d'une organisation internationale, le taux de femmes autochtones confrontées à des violences sexuelles est probablement sous-estimé compte tenu des lacunes dans la collecte de données.
L'organisation a appelé le gouvernement américain à lutter contre cette épidémie d'agressions sexuelles et à rétablir la juridiction tribale sur les crimes commis dans les territoires autochtones, considérant que plusieurs politiques fédérales connexes ne suffisaient pas à garantir la sécurité des femmes autochtones.
"Toutes ces demi-mesures ne sont qu'un sparadrap sur une tumeur", a dénoncé Tarah Demant, autrice principale de cette étude.
"La tumeur, ici, c'est que les Etats-Unis ont dépouillé les gouvernements tribaux de leur souveraineté, de leur autorité et de leur capacité à protéger leurs populations et à prévenir ce type de violence", a-t-elle dit.
Les auteurs de l'étude expliquent également comment le nombre élevé d'agressions sexuelles a été exacerbé par le manque de ressources allouées par le gouvernement américain à la police tribale, aux soins de santé et à d'autres services de soutien.
Alors que la moyenne nationale est d'un policier pour 286 personnes, elle est d'un pour 524 dans les territoires autochtones, d'après l'étude.
Mme Demant a noté que les violences sexuelles contre les femmes autochtones était une crise des droits de l'Homme, devant laquelle l'ensemble du gouvernement américain devait s'unir pour y faire face.
"Le gouvernement américain, par ses obligations internationales en matière de droits de l'Homme et par ses propres traités, ici aux Etats-Unis avec les tribus, est tenu d'en faire plus pour résoudre réellement ce problème", a-t-elle conclu.