La ministre singapourienne de la Durabilité et de l'Environnement met en garde contre la complaisance en matière de changement climatique (INTERVIEW)

Par : Lisa |  Mots clés : Suisse-Singapour-ministre
French.china.org.cn | Mis à jour le 08-05-2022

Grace Fu, ministre singapourienne de la Durabilité et de l'Environnement, a récemment averti qu'une attitude de complaisance et de manque de responsabilité gêne la lutte mondiale contre le changement climatique, appelant ainsi à davantage d'actions individuelles.

"Très souvent, les gens disent que oui, nous devons faire ce qu'il faut pour le climat, mais pourquoi devrais-je payer plus ? Nous devons changer le récit et stimuler un changement de comportement", a déclaré Grace Fu à Xinhua lors du symposium annuel de Saint-Gall en Suisse, une plateforme de dialogue et de collaboration intergénérationnelles fondée en 1969 qui a réuni cette semaine 700 participants, 120 conférenciers et 250 jeunes talents du monde entier.

"Chacun de nous devrait adopter la philosophie selon laquelle nous sommes individuellement responsables de la consommation, de l'électricité que nous consommons, de la climatisation de nos bâtiments. Ce n'est qu'alors que nous pourrons commencer à avoir ce changement, en tant qu'individu, en tant que chefs d'entreprise, en tant que dirigeants communautaires et en tant que gouvernement également", a-t-elle souligné.

Cela survient alors que l'année dernière Singapour a déployé le Plan vert de Singapour 2030 (Singapore Green Plan 2030), un mouvement pan-national qui vise à faire avancer l'agenda national sur le développement durable.

"Le Plan vert de Singapour 2030 établit la feuille de route du mouvement de durabilité de Singapour vers l'action climatique ainsi que la durabilité", a déclaré la ministre. "Nous pensons que dans la prochaine phase du développement de Singapour, nous devons vraiment considérer la durabilité comme une sorte de superposition dans tous les secteurs."

En 1972, Singapour a été l'un des premiers pays au monde à établir un ministère de l'Environnement pour s'attaquer aux problèmes tels que le contrôle de la pollution et la santé environnementale au milieu de son industrialisation rapide des années 1970.

Singapour s'est depuis imposée comme l'une des villes les plus propres et les plus vertes et l'une des économies les plus compétitives au monde.

Selon le classement mondial de la compétitivité de l'année dernière publié par l'"Institute for Management Development" (IMD) basé en Suisse et à Singapour, Singapour se classe actuellement au cinquième rang des économies les plus compétitives au monde et reste l'économie la plus performante en Asie.

Son plan vert fixe des objectifs ambitieux au cours des dix prochaines années pour renforcer les engagements de Singapour dans le cadre du Programme de développement durable des Nations Unies à l'horizon 2030 et de l'Accord de Paris, et positionner le pays pour atteindre son aspiration à long terme à zéro émission nette dès que possible.

Les objectifs concrets comprennent par exemple la mise de côté de 50 % de terres supplémentaires, soit environ 200 hectares, pour les parcs naturels, chaque ménage vivant à moins de 10 minutes à pied d'un parc.

"Ce plan vert rassemble plusieurs ministères pour examiner tous les aspects de notre économie", a expliqué Mme Fu.

"De l'accès à la verdure dans les villes, à la vie durable, au recyclage et à la réinitialisation énergétique, en examinant comment nous devrions changer le mélange des combustibles fossiles, pour parvenir à un avenir durable et résilient."

Mme Fu a été nommée ministre de la Durabilité et de l'Environnement en 2020. Lorsqu'on lui a demandé ce que d'autres pays pourraient apprendre du modèle environnemental et climatique de Singapour, elle a répondu : "Nous sommes un très petit pays, donc nos exemples et nos expériences sont pertinents mais ne s'appliquent pas nécessairement à des pays plus grands comme la Chine, où il y a évidemment beaucoup plus de complexités. Mais [la lutte contre le changement climatique] est un domaine dans lequel tous les pays peuvent apprendre les uns des autres et dépendre les uns des autres."

"Très souvent ce n'est pas une solution technologique, très souvent c'est une solution comportementale", a-t-elle conclu. 

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Source: Agence de presse Xinhua
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