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Des experts chinois craignent que le Japon n'accélère son plan de déversement des eaux usées de Fukushima après le récent séisme

French.china.org.cn | Mis à jour le 18. 03. 2022 | Mots clés : experts chinois, Japon

Un tremblement de terre de magnitude 7,4 a secoué le nord-est du Japon mercredi soir, dont les préfectures de Miyagi et de Fukushima, dévastées en 2011 par un séisme de magnitude 9,0 qui avait déclenché la catastrophe nucléaire de Fukushima. Certains citoyens et analystes chinois au Japon ont exprimé leur profonde inquiétude quant à la sécurité des installations nucléaires et ont indiqué craindre que le Japon n'accélère son plan de rejet d'eau contaminée dans la mer.

 

Au moins 4 personnes ont perdu la vie et plus de 160 autres ont été blessées dans le tremblement de terre. Selon les médias japonais, de nombreuses personnes n’ont pas réussi à rester debout alors que les secousses étaient à certains endroits assez fortes pour projeter des gens dans les airs.

 

Aucun ressortissant chinois n'a été signalé parmi les victimes jusqu'à présent. Le ministère chinois des Affaires étrangères a exprimé jeudi ses condoléances aux victimes du séisme.

 

Les puissantes secousses ont rappelé à de nombreux Chinois au Japon le cauchemar du séisme de magnitude 9,0 et du tsunami de 2011, qui avaient provoqué un incident nucléaire. Jeudi, des Chinois locaux ont déclaré au Global Times que leur vie n'était pas très affectée mais qu'ils s'inquiétaient pour la sécurité des installations nucléaires de Fukushima.

 

Wang Ling, directrice adjointe de la Fédération des Chinois de l’étranger de Fukushima, a indiqué jeudi au Global Times qu'elle était en train de trier certains dossiers lorsque le séisme a frappé tard dans la nuit. Le tremblement était fort et a duré longtemps. C'était « très similaire » au tremblement de terre meurtrier d'il y a 11 ans et « très effrayant », a-t-elle déclaré.

 

Leurs vies n'ont pas été beaucoup affectées, si ce n'est que l'approvisionnement en électricité et en eau a été coupé dans la région de Fukushima et que les cours ont été annulés. Mais ce qui l'inquiète le plus, c'est la sécurité des installations nucléaires dans la région, a affirmé Mme Wang.

 

Des experts chinois ont déclaré s’inquiéter également de la façon dont le tremblement de terre pourrait affecter la décision du Japon de rejeter les eaux usées nucléaires de Fukushima.

 

Chang Yen-chiang, directeur de l'Institut de recherche sur la mer Jaune et le golfe de Bohai à l'Université maritime de Dalian, suit de près la décision du gouvernement japonais sur le rejet des eaux usées de Fukushima. Il a déclaré jeudi au Global Times qu'il était plus inquiet de savoir si les derniers tremblements de terre obligeront le Japon à accélérer son plan de rejet de l'eau contaminée dans la mer, car les tremblements de terre pourraient augmenter le risque de fuites des réservoirs de stockage.

 

Les réservoirs de stockage d'eau contaminée radioactive, qui ont été pour la plupart construits sous terre, pourraient fuir après un tremblement de terre, a avancé M. Chang, affirmant que lui et d'autres chercheurs avaient déjà observé une fuite des réservoirs de Fukushima.

 

Depuis 2013, les réservoirs de stockage de Fukushima ont fui à plusieurs reprises. Plus récemment, en janvier, l'exploitant de la centrale nucléaire paralysée de Fukushima a découvert qu'une solution de refroidissement, utilisée pour créer un mur de glace empêchant l'infiltration d'eau souterraine dans les bâtiments du réacteur, s'était échappée de deux réservoirs de stockage, a rapporté Reuters.

 

Kyodo News a rapporté en mai 2021 qu’une fuite du réservoir de stockage en 2021 avait été causée par des tremblements de terre et des installations de stockage vieillissantes.

 

L'exploitant de la centrale de Fukushima a déclaré en décembre 2021 qu'il avait l'intention de construire un tunnel sous-marin pour rejeter de l'eau contaminée (après dissolution) dans la mer. M. Chang a avancé que le Japon pourrait immédiatement commencer à libérer de l'eau une fois qu'il aura terminé la construction du tunnel, pour éviter de faire face à d'autres fuites, évoquant une date « antérieure au printemps 2023 », qui est la date prévue selon le plan de l’exploitant de la centrale.

 

De plus, certaines fissures mineures à la centrale nucléaire de Fukushima causées par le tremblement de terre d'il y a 11 ans pourraient encore se développer après ces tremblements de terre et laisser échapper de l'eau radioactive, a affirmé M. Chang. Il a déclaré que le Japon devrait procéder à un examen approfondi de ses centrales pour s'assurer que toutes les installations fonctionnent en toute sécurité.

 

Cependant, le régulateur nucléaire japonais a annoncé jeudi que les données ne montraient aucune anomalie avec les réacteurs et les installations de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, bien qu’une alarme incendie se soit déclenchée dans le bâtiment de la turbine du réacteur n°5, a rapporté jeudi Kyodo News.

 

M. Chang a mis en doute la réponse du Japon, soutenant que les informations publiées par le gouvernement japonais ont parfois été incompatibles avec ce que lui et d'autres chercheurs chinois ont observé, avançant que l'indice de rayonnement nucléaire publié par le Japon était souvent inférieur à ce qu'ils avaient observé.

 

M. Chang a également appelé le gouvernement japonais à publier une comparaison des données sur l'eau radioactive avant et après le tremblement de terre, et à inviter des chercheurs des pays voisins et de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à mener une inspection sur le terrain pour étudier l'effet de ce tremblement de terre ainsi que la possibilité que le Japon puisse accélérer la libération de l'eau dans la mer.

 

Quant à savoir si le dernier tremblement de terre au Japon et ses éventuelles répliques pourraient affecter la Chine, le Centre consultatif sur les tsunamis du ministère chinois des Ressources nationales a déclaré jeudi que sur la base des données préliminaires sur le tremblement de terre, ce dernier pourrait déclencher des tsunamis autour de l'épicentre mais ne devrait pas affecter la côte chinoise.

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Source:french.china.org.cn