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Le boycott diplomatique australien « n'intéresse personne »

French.china.org.cn | Mis à jour le 09. 12. 2021 | Mots clés : boycott diplomatique,Jeux olympiques d'hiver de Beijing

Suivant de près les États-Unis, l'Australie a annoncé mercredi 8 décembre son « boycott diplomatique » des Jeux olympiques d'hiver de Beijing 2022, une décision qui selon les experts ne montre rien d'autre que l'absence de politique indépendante de l'administration Morrison, qui agit en « homme de main » des États-Unis.

Les États-Unis, en particulier les responsables politiques, les médias et les ONG du pays, tentent de faire pression sur ceux qui restent attachés au principe de non-politisation de l'esprit olympique et comptent leurs soutiens. Les experts ont dénoncé l'hégémonie américaine et appelé la communauté internationale conjuguer ses efforts pour résister à la politisation des JO par les États-Unis.

Le Premier ministre australien Scott Morrison a déclaré selon Reuters que le pays a pris sa décision concernant un « boycott diplomatique » des JO de Beijing en raison des difficultés rencontrées par l'Australie dans la réouverture des canaux diplomatiques avec la Chine pour discuter « d'allégations de violations des droits de l'homme » dans la région du Xinjiang.

Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a indiqué durant une conférence de presse mercredi que la Chine n'avait pas adressé d'invitation aux représentants du gouvernement australien en vue des JO et que la question de savoir s'ils y assisteraient n'intéressait personne. Le coup d'éclat tenté par les politiciens australiens n'aura aucun impact sur les Jeux olympiques de Beijing, a-t-il ajouté.

La décision de l'Australie ne crée pas la surprise. Ce pays occidental situé dans l'hémisphère sud souffre d'un tel sentiment d'insécurité qu'il ressent le besoin d'avoir un « grand frère » dont il peut suivre l'exemple. Cependant, annoncer boycotter un événement sans même recevoir d'invitation frise le ridicule, a estimé Lü Xiang, directeur de recherches à l'Institut chinois de Hong Kong.

Le Comité olympique australien a indiqué que le boycott diplomatique n'a aucun rapport avec la préparation des sportifs en vue des JO, et a noté que la politique et le sport devraient rester deux domaines distincts, a rapporté Reuters.

La décision de boycott de l'administration Morrison montre l'arrogance et l'immaturité de ce gouvernement dans la sphère géopolitique et n'apporte rien de positif à l'Australie et à ses relations bilatérales, a noté Chen Hong, professeur et directeur du Centre d'études australiennes de l'Université normale supérieure de l'est de la Chine.

Le vice-Premier ministre néo-zélandais Grant Robertson a déclaré mardi que son pays n'enverrait pas de représentants diplomatiques de niveau ministériel aux JO de Beijing en raison de la pandémie de COVID-19, en précisant que cette décision avait été prise au mois d'octobre.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson, exhorté par deux députés à préciser si le Royaume-Uni envisageait de faire de même, a déclaré qu'il y aurait « un boycott diplomatique de fait des Jeux olympiques de Beijing, puisqu'aucun ministre ou autre représentant du gouvernement n'y assistera ».

En tentant d'orchestrer un boycott de groupe, l'administration Biden agit comme un patient gravement malade prêt à prendre n'importe quel médicament, et seuls les pays dépourvus d'esprit rationnel suivront le mouvement, a estimé Lü Xiang.

À l'heure de presse, aucune information n'indique la décision prise par le Premier ministre canadien Justin Trudeau.

Dick Pound, membre du Comité international olympique (CIO), a déclaré lundi à Politico qu'un boycott diplomatique ne saurait influencer la Chine. « Seuls les gouvernements sont habilités à inviter les représentants gouvernementaux aux JO », a-t-il souligné. « J'imagine que si la Chine considérait que le Canada était susceptible de décider d'un boycott, elle n'inviterait aucun représentant du pays. Il en va de même pour les États-Unis ; de cette manière, il ne peut y avoir de boycott. »

En ce qui concerne le Japon, « la Chine a pleinement soutenu le pays au moment de l'organisation des JO de Tokyo. S'il tournait le dos à la Chine si peu de temps après avoir reçu son soutien, le Japon verrait son image internationale et sa crédibilité endommagées », a déclaré Zhou Fangyin, professeur à l'Institut de recherche en stratégies internationales du Guangdong.

L'Italie ne participera pas au boycott américain, a déclaré un représentant gouvernemental mardi. Le même jour, la Corée du Sud a réitéré son soutien de principe des JO d'hiver de Beijing 2022. Durant une conférence de presse, Choi Yong-sam, porte-parole du ministère coréen des Affaires étrangères, a exprimé le souhait de son gouvernement pour des JO réussis et en mesure de contribuer à la paix et aux relations intercoréennes.

La décision des États-Unis est impopulaire dans la communauté internationale, et ses tentatives actuelles de pression sur d'autres pays le sont encore plus, et relèvent du harcèlement et de l'hégémonie, a déclaré Zhou Fangyin, qui a souligné que les JO ne doivent pas devenir un outil politique utilisé par les États-Unis.

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Source:french.china.org.cn