L'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a accéléré le processus de mondialisation économique du pays et favorisé sa croissance rapide, a estimé Sun Zhenyu, qui fut le premier ambassadeur de ce pays auprès de l'OMC, dans une récente interview accordée par écrit à Xinhua.
La Chine a officiellement rejoint l'OMC le 11 décembre 2001, devenant ainsi le 143e membre de l'organisme commercial basé à Genève. M. Sun y a entamé sa mission diplomatique de neuf ans en janvier 2002.
Depuis que la Chine est devenue membre de l'OMC, son commerce a continué de croître rapidement. Les entreprises chinoises ont résisté à la concurrence internationale et ont libéré un énorme potentiel, selon le diplomate.
Il y a vingt ans, moins de 20 entreprises chinoises figuraient sur la liste Fortune Global 500, mais leur nombre a atteint 133 en 2020, dépassant les Etats-Unis pour la première fois.
La Chine a pleinement respecté ses engagements en matière d'adhésion à l'OMC, révisé ses lois et réglementations conformément à ces engagements et créé un système économique et commercial conforme aux règles de l'OMC comme prévu, a noté M. Sun.
Les droits de douane moyens ont baissé, passant de 15,3% en 2001 à 9,8% en 2010. En 2020, le niveau moyen de droit de douane a encore baissé, atteignant 7,4%. L'ancien directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, a attribué à la Chine une note A+ pour le respect des engagements pris dans le cadre de l'OMC, a-t-il ajouté.
Au cours de sa mission à Genève, Sun Zhenyu a vu augmenter l'influence de son pays dans cette instance. Il a déclaré que la Chine avait participé à toutes les grandes négociations de l'OMC après la 5e conférence ministérielle de l'OMC à Cancun, au Mexique, en 2003.
Il a rappelé que l'adhésion de la Chine à l'OMC était intervenue au moment où le cycle de Doha commençait, au cours duquel la Chine a négocié avec des dizaines de pays en développement sur l'agriculture, les droits de propriété intellectuelle et la santé publique.
La Chine a également apporté des contributions positives à l'Accord de l'OMC sur la facilitation des échanges et aux négociations sur l'élargissement de l'Accord sur les technologies de l'information, a-t-il indiqué.
Notant que l'unilatéralisme et l'opposition à la mondialisation avaient eu un impact important sur le système commercial multilatéral ces dernières années, M. Sun a souligné que la réforme de l'OMC dans la conjoncture actuelle ne pouvait attendre face au ralentissement économique mondial déclenché par le nouveau coronavirus.
Concernant le rétablissement des fonctions de l'OMC, le diplomate chinois a estimé que le rétablissement de l'Organe d'appel devrait être une priorité, ajoutant que la reprise des négociations commerciales au sein de l'OMC ne saurait être négligée.
Il a également suggéré qu'en réponse à la pandémie, l'OMC pourrait tirer des leçons de l'expérience réussie des négociations de 2003 sur la protection de la propriété intellectuelle et la santé publique et chercher à obtenir des résultats concrets en renonçant aux droits de propriété intellectuelle sur les vaccins COVID-19.
