La démocratie à l'américaine contestée

« La démocratie est un droit pour les peuples de tous les pays, pas un brevet déposé par quelques pays », indique un rapport publié lundi par l'Institut Chongyang pour les études financières (un laboratoire d'idées de l'Université Renmin de Chine), ciblant le monopole revendiqué par certains pays sur la définition ou le modèle de la démocratie.

« Au cours de ces dernières années, les Etats-Unis − la seule superpuissance au monde et un réalisateur précoce de la démocratie moderne − ont enregistré une métamorphose progressive de leur démocratie », constate ce rapport de 23 000 mots et disponible en 5 langues (chinois, anglais, français, russe et espagnol), publié en amont de la participation jeudi et vendredi prochains du président américain Joe Biden à un « Sommet pour la démocratie ».

« Sur le plan intérieur, la démocratie est devenue un outil permettant à quelques individus d'obtenir des avantages personnels, de porter atteinte aux droits de l'homme et de diviser la société. Sur le plan international, elle est devenue une excuse permettant aux Etats-Unis de maintenir leur hégémonie, d'interférer dans les affaires internes des autres pays et de saper l'ordre international », affirme le rapport.

En se basant sur de nombreux documents et articles américains, le rapport soulève 10 questions liées à la démocratie aux Etats-Unis, notamment si celle-ci est faite pour la majorité ou pour une minorité, si elle garantit le contrôle et l'équilibre du pouvoir ou engendre des abus de pouvoir, et si elle permet d'améliorer le bien-être de la population ou augmente leurs souffrances.

Le rapport note également que la démocratie à l'américaine a provoqué « des catastrophes et des troubles dans d'autres pays » et sapé l'ordre international.

Lundi, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a rappelé que la démocratie était une valeur commune pour l'ensemble de l'humanité et un droit pour tous les peuples.

Lors d'une conférence de presse régulière à Beijing, le porte-parole a indiqué que le système politique de chaque pays devait être décidé par sa population. Les Etats-Unis n'ont aucun droit de s'arroger les normes démocratiques pour imposer aux autres leur propre système politique, ni de susciter la division et la confrontation sous couvert de la « démocratie ».

L'Institut Chongyang espère que son rapport aidera le monde « à comprendre pleinement la démocratie et à promouvoir les valeurs partagées pour l'ensemble de l'humanité ».

John Ross, l'ancien directeur des politiques économiques et commerciales pour le maire de Londres, estime que le cadre et la réalisation des droits de l'homme et de la démocratie de la Chine sont « bien supérieurs à ceux de l'Occident », car la Chine se concentre sur l'amélioration concrète des conditions réelles de l'humanité.

« Ce qui est important pour les vrais êtres humains et ce qui démontre le mieux l'existence ou non d'une gouvernance par le peuple, ce sont les résultats accomplis dans les conditions de vie pour les personnes. [...] C'est ce qui a été démontré par l'histoire de la Chine et son développement sociopolitique réel », explique-t-il.