Le soi-disant "Sommet pour la démocratie", piloté par les Etats-Unis, ne fera que générer "un sentiment de division" à un moment où "tous les pays ont besoin de se réunir et de pousser dans la même direction", a déclaré récemment un expert à Washington.
"Il s'agira d'une réunion unique, ou de deux réunions, qui créera un sentiment de division, qui n’aura pas d'objectif plus élevé, et n’aura vraiment ni l’élan ni les jambes pour avancer dans l'avenir", a indiqué dans un entretien avec Xinhua Sourabh Gupta, chercheur associé à l’Institute for China-America Studies, un groupe de réflexion basé à Washington DC.
L’événement sera "superflu face aux défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui", a noté M. Gupta, ajoutant que "tous les pays doivent se réunir et pousser dans la même direction".
"La démocratie, c’est à chaque pays de la façonner et de la travailler selon ses propres méthodes, systèmes et modes", a affirmé cet expert.
"Il n’y a pas de partie supérieure dans le système international qui dise, 'ok, je vais planter la bannière près de vous et vous dire que vous êtes devenu une démocratie, ou que vous n'en êtes pas une'", a expliqué M. Gupta, ajoutant : "Quelle que soit la valeur de cette démocratie, il n’appartient pas à un groupe particulier de pays de définir qui en est ou n’en est pas une".
"Et cela revient à dire que, dans un système, dans un bon système que nous avons appelé le système centré sur les Nations Unies, laissons les pays qui siègent, disons au Conseil de sécurité, ou même à l'Assemblée générale, définir qui ils sont et à quoi ressemblent les processus démocratiques plutôt que de laisser quelqu'un décider arbitrairement qui est une démocratie et qui n'en est pas une", a-t-il suggéré.
Le fait que, dès la fin de la guerre froide, "l'objectif des Etats-Unis n'ait jamais été de reconstruire le système centré sur l'ONU, mais plutôt de mettre en place un système dirigé par eux, parfois avec des alliés ou d'autre fois unilatéralement, pour définir les préférences du monde, a été une évolution regrettable", a déploré M. Gupta.
