Renforcement des liens sino-africains

Quelques jours seulement après son élection à la présidence de la Chine en mars 2013, Xi Jinping s’était embarqué dans son premier voyage à l’étranger en tant que chef d’Etat. Trois des quatre destinations de ce circuit étaient des pays africains.

Lors de son discours au Palais des congrès International Julius Nyerere à Dar es Salaam en Tanzanie, le président chinois avait indiqué qu’il s’agissait de sa sixième visite sur le continent africain.

« Lorsque je viens en Afrique, je suis toujours frappé par deux choses. [...] La première, ce sont les progrès continus. A chaque fois, je suis profondément impressionné par les nouveaux progrès de développement, qui sont particulièrement encourageants. La deuxième, c’est la convivialité des Africains », avait-il déclaré.

Notant que la Chine et l’Afrique considéraient leur développement respectif comme des opportunités, Xi Jinping avait déclaré que la Chine traiterait toujours les pays africains avec sincérité, chercherait à apporter des résultats concrets dans sa coopération avec l’Afrique, établirait un lien étroit d’amitié avec l’Afrique et résoudrait en toute bonne foi les problèmes pouvant survenir dans la coopération.

Ce discours, prononcé il y a huit ans, a posé les fondations pour le futur des relations entre la Chine et l’Afrique.

Suivant les principes directeurs de « sincérité, résultats concrets, amitié et bonne foi », la Chine a pris des initiatives concrètes pour promouvoir de façon proactive ses liens avec l’Afrique.

Selon le ministère chinois du Commerce (MOFCOM), il y avait à la fin de 2020 plus de 43,4 milliards de dollars US (38,7 milliards d’euros) d’investissements chinois dans plus de 50 pays africains. La Chine, qui constitue le plus grand partenaire commercial de l’Afrique depuis 12 années consécutives, est également son 4e investisseur le plus important. Sur la période entre janvier et septembre, le commerce bilatéral a par ailleurs augmenté de 38 % en glissement annuel, pour atteindre plus de 185 milliards de dollars.

Entre 2013 et 2018, Xi Jinping s’est rendu 4 fois en Afrique, visitant la Tanzanie, l’Afrique du Sud, la République du Congo, le Zimbabwe, l’Egypte, le Sénégal, le Rwanda et la République de Maurice. Xi Jinping est le premier chef d’Etat chinois à s’être rendu au Rwanda.

Lors du Sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) à Johannesburg en 2015 et du Sommet du FOCAC à Beijing en 2018, Xi Jinping a fait une série de propositions pour renforcer la coopération sino-africaine. Pour le seul Sommet de Beijing, le président chinois a participé à plus de 70 activités bilatérales et multilatérales en 8 jours.

Au cours de ces deux dernières années, dans un contexte où le Covid-19 a rendu difficiles les rencontres en personne avec les dirigeants africains, Xi Jinping a maintenu avec eux une communication étroite, par le biais d’appels et de messages téléphoniques.

Le développement de la coopération avec l’Afrique constitue un choix « à long terme, ferme et stratégique » pour la Chine, qui sera par ailleurs « toujours une amie sincère et une partenaire fiable de l’Afrique », a souligné le président chinois.

Avec la 8e Conférence ministérielle du FOCAC devant s’ouvrir lundi prochain à Dakar (Sénégal), la Chine et l’Afrique ont poursuivi leurs efforts de coopération dans le cadre du FOCAC. Dans le même temps, elles ont renforcé leur coopération sur l’initiative des nouvelles Routes de la soie.

La Chine a signé des accords de coopération liées aux nouvelles Routes de la soie avec plus de 40 pays africains, ainsi qu’avec l’Union africaine. Les entreprises chinoises ont mis en œuvre un certain nombre de projets d’infrastructures en Afrique, incluant une ligne ferroviaire reliant Mombasa et Nairobi au Kenya, ainsi qu’une autre ligne reliant la capitale éthiopienne Addis-Abeba et Djibouti.

D’après l’Agence chinoise de coopération internationale pour le développement (CIDCA pour China International Development Cooperation Agency), la Chine a construit plus de 6000 km de voies ferrées, plus de 6000 km de routes, une vingtaine de ports et plus de 80 centrales électriques en Afrique.

La Chine et l’Afrique ont également montré l’exemple dans leur réponse conjointe au Covid-19. S’exprimant en juin 2020 lors du Sommet extraordinaire Chine-Afrique sur la solidarité contre le Covid-19, Xi Jinping a annoncé une série de mesures pour aider la réponse pandémique de l’Afrique, notamment que les pays africains feraient partie des premiers à bénéficier des vaccins chinois lorsque ceux-ci seraient développés et pourraient être utilisés.

La CIDCA note que la Chine a effectué près de 120 envois de fournitures médicales pour aider l’Afrique à faire face au Covid-19. Ella a fourni des vaccins à 50 pays africains ainsi qu’à l’Union africaine, et envoyé des experts médicaux dans 17 pays africains.

Selon Zeng Aiping, le directeur adjoint du Département d’études sur les pays en développement affilié à l’Institut des études internationales de Chine, la fréquence et l’étendue des échanges politiques entre la Chine et l’Afrique sont sans précédent.

« Le président Xi Jinping, qui accorde une grande importance à l’Afrique, a fortement augmenté la communication entre les dirigeants chinois et africains, portant la coopération bilatérale à un nouveau niveau », souligne-t-il.

Les principes de « sincérité, résultats concrets, amitié et bonne foi » montrent l’attention et le soutien de Xi Jinping vis-à-vis de l’Afrique. C’est ce qui fait que les politiques de la Chine à l’égard de l’Afrique diffèrent de celles des pays occidentaux, qui ont tendance à associer des conditions politiques à leur aide, lesquelles « nuisent souvent aux intérêts des pays africains », fait-il remarquer.