Les Nations Unies sont en train d'évacuer du personnel humanitaire de la région éthiopienne du Tigré après de nouvelles frappes aériennes sur Mekelle, la capitale régionale, a annoncé mercredi un porte-parole de l'ONU.
"Les premières informations sur le terrain indiquent que des civils, dont des femmes et des enfants, ont été blessés", a déclaré Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, à propos de l'attaque de mercredi. "Nous essayons de recueillir davantage d'informations", a-t-il ajouté.
Bien que les Nations Unies et leurs partenaires humanitaires aient l'intention de rester sur place et de continuer à fournir une aide, "pour des raisons de sécurité, une petite partie de l'équipe des Nations Unies a été relocalisée. Cela représente environ 100 membres du personnel des Nations Unies, et 17 personnes à charge", a expliqué M. Haq.
Des frappes aériennes dans et autour de Mekelle ont tué trois enfants et en ont blessé 20 autres lundi.
M. Haq a indiqué que l'ONU disposait d'un personnel de près de 400 membres rien qu'au Tigré, et était déterminé à répondre aux besoins vitaux des personnes les plus vulnérables. Environ 30 % du personnel des Nations Unies déployé en Ethiopie opère dans différentes régions du pays, y compris au Tigré.
En additionnant le personnel des Nations Unies et des organisations non gouvernementales nationales et internationales, près de 2.000 agents humanitaires opèrent dans cette région, a indiqué M. Haq.
"Nos collègues humanitaires sont alarmés par l'escalade du conflit dans le nord. Nous réitérons notre appel à toutes les parties au conflit à initier une désescalade au Tigré, en Amhara et en Afar, afin d'éviter de nouvelles victimes et des souffrances supplémentaires pour les civils", a-t-il déclaré.
Il a ajouté que les besoins humanitaires augmentaient rapidement dans les régions d'Amhara et d'Afar en raison des retombées du conflit au Tigré. "A travers tout le pays, nos équipes sur le terrain constatent de multiples problèmes de sécurité, qui se traduisent par un nombre croissant de déplacés internes ayant un besoin urgent d'aide humanitaire", a-t-il ajouté.
Plus de 5,2 millions de personnes à travers le Tigré, soit plus de 90 % de la population de la région, ont besoin d'une aide d'urgence. Parmi elles, près de 400.000 personnes sont confrontées à des conditions proches de la famine, a déclaré M. Haq.
Il a souligné que toutes les parties au conflit devaient respecter le droit humanitaire international et protéger les civils et les infrastructures civiles.
