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20 ans après le 11 septembre : ce que les guerres « antiterroristes » des États-Unis ont laissé derrière elles

French.china.org.cn | Mis à jour le 11. 09. 2021 | Mots clés : antiterroristes


Le 11 septembre 2001 a été l'un des événements les plus importants au monde depuis une centaine d’années. Il y a vingt ans, des terroristes ont fait s’écraser deux avions détournés dans les tours nord et sud du World Trade Center et un autre sur le Pentagone, causant d'énormes dégâts aux États-Unis et dans le monde.


Après le 11 septembre, les États-Unis ont lancé la guerre en Afghanistan pour des motifs antiterroristes, forçant ce pays à adopter une gouvernance démocratique à l'américaine, ce qui a entraîné des troubles sociaux locaux et plongé de nombreuses personnes dans la misère. Prenant l'antiterrorisme comme excuse, les États-Unis ont également déclenché des guerres dans des endroits comme l'Irak, la Syrie et le Yémen.


Au cours des 20 dernières années de la guerre antiterroriste des États-Unis, le terrorisme n'a pas été éliminé, et les gens n'ont pas davantage été protégés contre les souffrances causées par les guerres. La guerre a même rompu l'équilibre stratégique régional, aggravé la détérioration de la situation régionale et nui au monde.


Selon les données publiées par le projet « Les coûts de la guerre » de l'Université Brown, depuis 2001, les États-Unis ont dépensé 8 000 milliards de dollars en guerres et opérations militaires dans 85 pays à travers le monde au nom de la lutte contre le terrorisme, provoquant la mort de plus de 929 000 personnes, dont 387 000 civils. Et pas moins de 38 millions de personnes ont été déplacées pendant ces guerres.


De plus, a souligné Sourabh Gupta, chercheur émérite à l'Institut pour les études sino-américaines, l’ordre mondial n'est « pas mieux loti » et les États-Unis sont « certainement beaucoup plus pauvres -tant en termes de réputation que de fiscalité »- 20 ans après avoir lancé les guerres contre le terrorisme après le 11 septembre.


« Je dirais que les 20 dernières années, et plus largement les années qui se sont écoulées depuis la fin de la guerre froide, figureront parmi les époques les plus désastreuses de l'histoire de la politique étrangère américaine », a-t-il affirmé, ajoutant qu’après la guerre froide, les États-Unis « auraient pu choisir le leadership mondial par consensus ». Ils ont en revanche choisi d'« imposer au monde une vision de l'ordre dictée par l'Amérique ».


Les experts politiques ont souligné que depuis que les États-Unis ont lancé une guerre internationale contre le terrorisme à la suite des attentats du 11 septembre, leur politique a été principalement définie par des interventions militaires pour remodeler le Moyen-Orient conformément à leur propre vision et à leur agenda, et non au profit des habitants de ces pays.


Comme Edward Lozansky l'a noté dans son article du Washington Times du 31 août, les États-Unis ont détruit les États auparavant stables comme l'Irak, la Syrie et la Libye, déclenchant dans ces pays des niveaux sans précédent d'anarchie, de chaos et de violence.


« Les États-Unis sont une démocratie où l'administration change tous les quatre ans - et avec elle, la stratégie de guerre », a souligné Torek Farhadi, qui a été conseiller de l'ancien président afghan Hamid Karzai. « Le résultat est un méli-mélo. Les États-Unis ont toléré la corruption en Afghanistan. Le public américain était trop éloigné de cela pour vraiment savoir ce qui se passait ».


Les données sur les coûts de la guerre ont aussi montré que plus de 38 millions de personnes ont été déplacées dans les zones de guerre dans des pays comme l'Afghanistan, l'Irak, le Pakistan, le Yémen, la Somalie, la Libye et la Syrie où les États-Unis ont été impliqués.


La guerre d'Afghanistan (2001 - 2021) :


En raison du manque de données statistiques faisant autorité, il n'y a pas d'opinion établie sur le nombre de victimes civiles pendant la guerre d'Afghanistan, mais il est généralement admis que depuis leur entrée en Afghanistan, les troupes américaines ont causé la mort de plus de 30 000 civils, blessé plus de 60 000 civils et a créé environ 11 millions de réfugiés.


La guerre en Irak (2003 - 2011) :


Il est difficile de trouver des statistiques précises sur les pertes civiles infligées par la guerre, mais le nombre est estimé à environ 200 000 à 250 000, dont 16 000 civils tués directement par les forces américaines.


La guerre civile syrienne (2014 - présent) :


De 2016 à 2019, le nombre confirmé de décès de civils liés à la guerre s'élevait à 33 584 en Syrie, et le nombre de civils syriens directement tués par les frappes aériennes a atteint 3 833, dont la moitié sont des femmes et des enfants. Le site Internet de Public Broadcasting Service a rapporté le 9 novembre 2018 que la soi-disant « frappe aérienne la plus précise de l'histoire » lancée par les États-Unis sur Raqqa a tué 1 600 civils.


Selon le département américain de la Sécurité intérieure, à l'approche du 20e anniversaire des attentats terroristes du 11 septembre, il y a eu des craintes de déclenchement de nouvelles attaques extrémistes.


Le spectre des attentats de 2001 persiste, servant de rappel constant. À Washington, par exemple, le slogan officieux des États-Unis post-11 septembre -« Si vous voyez quelque chose, dites quelque chose »- peut encore être vu sur les panneaux d'affichage et les transports publics. Dans les aéroports, les mesures de sécurité renforcées ont rendu les voyages plus stressants que jamais pour les passagers et réduit leur intimité.


Par ailleurs, a montré un sondage de l'Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research, environ 50% des citoyens américains ont déclaré qu'ils étaient « extrêmement préoccupés » ou « très préoccupés » par la menace pour leur pays que représentent les groupes extrémistes basés en dehors des États-Unis.


Les inquiétudes des gens ne sont pas déraisonnables. Il y a eu des attaques terroristes depuis le 11 septembre, telles que l'attaque terroriste de Londres le 7 juillet 2005, qui a fait 52 morts et plus de 700 blessés ; l'attentat à la bombe de Mumbai le 11 juillet 2006, qui a fait 209 morts et plus de 800 blessés ; les attentats de 2011 en Norvège qui ont fait 77 morts ; l'attentat terroriste du 13 novembre à Paris en 2015 qui a fait 137 morts et plus de 300 blessés ; et la fusillade dans une mosquée néo-zélandaise le 15 mars 2019, qui a fait 51 morts et 50 blessés, etc.


De plus, la méfiance envers les musulmans n'a pas commencé le 11 septembre, mais elle s'est considérablement intensifiée avec les attentats. Après le 11 septembre, les cas de crimes de haine ciblant les musulmans aux États-Unis ont augmenté rapidement. De nombreux musulmans américains ont grandi dans l'ombre du 11 septembre, confrontés à l'hostilité, à la suspicion, à des questions sur leur foi, à des doutes sur leur américanité.


Il y a « ce sentiment d'être musulman comme une sorte de marqueur identitaire important, quelle que soit votre relation avec l'islam en tant que foi », a expliqué Eman Abdelhadi, sociologue à l'Université de Chicago.


Dans une enquête lancée par le Pew Research Center en mars 2021, les Américains ont déclaré qu'ils pensaient que les musulmans étaient confrontés à « beaucoup » de discrimination, chose qu’ils ne diraient pas des autres groupes religieux. En 2017, environ la moitié des adultes musulmans américains (48 %) ont déclaré avoir personnellement subi une forme de discrimination en raison de leur religion au cours de l'année précédente.



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Source:french.china.org.cn