Les Etats-Unis, qui font la leçon à la Chine sur le respect de la décision d'un soi-disant tribunal arbitral sur la mer de Chine méridionale, violent eux-mêmes le droit international, estiment les juristes Robert Howse et Ruti Teitel dans une tribune parue lundi sur le site de Project Syndicate.
L'administration du président américain Joe Biden tarde à "inverser l'attaque" lancée par son prédécesseur Donald Trump contre le règlement des différends internationaux au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), laquelle est évidente avec l'utilisation du veto par M. Trump pour bloquer toute nomination à l'organe d'appel de cette institution, écrivent-ils.
M. Howse, professeur de droit international à l'Université de New York, et Mme Teitel, professeure de droit comparé à la Faculté de droit de New York (NYLS), jugent que se retirer d'une cour internationale après avoir perdu une affaire n'est pas une pratique américaine qui date d'aujourd'hui.
Ainsi, en 1986, l'administration Reagan a décidé de retirer sa déclaration facultative de juridiction obligatoire devant la Cour internationale de justice (CIJ) après la décision de cette dernière sanctionnant le soutien américain aux contras, différents groupes rebelles de droite au Nicaragua.
On peut aussi parler de la Cour pénale internationale. Même si M. Biden a levé les sanctions prises par M. Trump contre de hauts responsables de la CPI, son administration "persiste à adopter des positions qui sapent la légitimité et l'efficacité de la cour", écrivent les deux juristes.
Et de préconiser que les Etats-Unis devraient s'engager "de manière constructive" avec les cours internationales, plutôt que de s'en tenir à leur "vieille stratégie du mauvais perdant par défaut".
