La Commission européenne a déclaré jeudi que le gazoduc russo-allemand Nord Stream 2 n'est "pas d'intérêt commun pour l'Union européenne", mais elle envisage de discuter de l'accord entre les Etats-Unis et l'Allemagne au sein des Etats membres du bloc.
Tim McPhie, porte-parole de la Commission européenne pour l'action climatique et l'énergie, a précisé lors d'un point de presse régulier que la Commission a l'intention de discuter avec les Etats membres de l'Union européenne des détails de la mise en œuvre de cet accord, dans le but de s'assurer que toutes les mesures sont bien coordonnées en accord avec l'esprit de solidarité.
Les Etats-Unis et l'Allemagne ont annoncé mercredi un accord sur la question du projet de gazoduc Nord Stream 2, un effort visant à réduire le risque que le projet contesté pourrait faire peser sur l'Ukraine. Les Etats-Unis se sont opposés au projet depuis sa création en 2012 et ont imposé des sanctions sur le pipeline en 2019.
Le gazoduc Nord Stream 2 devrait être achevé le mois prochain et apporter 55 milliards de mètres cubes de gaz par an de la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique, doublant presque les importations de gaz de l'Allemagne en provenance de Russie.
L'Ukraine craint pour sa part que le transport de gaz naturel entre la Russie et l'Allemagne contourne le gazoduc actuel traversant le pays, lui faisant perdre les redevances de transit du gaz et sapant la position stratégique de Kiev face à la Russie.
M. McPhie a également souligné que l'Ukraine est un pays de transit fiable, ajoutant que l'Union a facilité l'accord de transit actuel qui court jusqu'en 2024 et qu'elle est prête à faciliter les discussions sur la prolongation de cet accord.
"Dans le même temps, nous travaillons intensément avec l'Ukraine pour soutenir sa transition vers des sources d'énergie plus propres telles que l'éolien et le solaire, comme nous le faisons avec de nombreux pays conformément à l'accord vert européen", a-t-il conclu.
