Les relations entre la Russie et l'Union européenne (UE) sont au plus bas et un partenariat renouvelé permettant une coopération plus étroite est "une perspective lointaine", a affirmé mercredi Josep Borrell, Haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
Selon lui, si la Russie reste le plus grand voisin de l'UE et un acteur mondial important, les "choix politiques délibérés et les actions agressives du gouvernement russe au cours des dernières années ont créé une spirale négative" dans les relations. Une nouvelle dégradation des relations, qui sont déjà "au plus bas", est "la perspective la plus probable pour le moment", a-t-il estimé.
"Notre ambition devrait être d'explorer les voies qui pourraient contribuer à transformer progressivement la dynamique actuelle en une relation plus prévisible et plus stable. L'UE va simultanément faire reculer la Russie, lui imposer des contraintes et dialoguer avec elle, sur la base d'une solide compréhension commune des objectifs de la Russie et d'une approche pragmatique fondée sur des principes", a-t-il poursuivi lors d'une conférence de presse, alors qu'il lançait le plan d'action de l'UE à cet égard.
Pour servir ses propres intérêts, l'UE devrait engager le dialogue avec la Russie sur plusieurs défis majeurs. La pandémie de COVID-19 a montré l'intérêt commun d'un engagement constructif en matière de santé publique, a indiqué l'UE dans une communication commune approuvée mercredi.
"Il s'agit d'un cadre d'action. Il dépend de la volonté politique de le mettre en œuvre, mais il serait très bon que nous puissions bénéficier du soutien unanime du Conseil de l'UE, des institutions européennes et des États membres", a ajouté M. Borrell.
Les relations entre l'UE et la Russie sont encore descendues d'un cran lorsque les 27 États membres ont sanctionné Moscou à la suite de l'arrestation d'Alexeï Navalny, fervent opposant du Kremlin. Moscou a riposté en déclarant que l'affaire Navalny était une affaire purement nationale et qu'une intervention étrangère n'était pas autorisée.
"Nous ne laisserons pas sans réponse les manœuvres inamicales, y compris les tentatives visant à parler en position de force et à s'ingérer dans les affaires intérieures", a dit le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence sur les relations entre la Russie et l'UE, à Moscou, fin mai.
Lors de cette conférence, M. Lavrov a reproché à l'UE de préférer les "accusations sans fondement" au "dialogue fondé sur les faits". Néanmoins, il a réaffirmé que la Russie était intéressée par des conversations avec l'UE.