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Les dirigeants de l'Union européenne en désaccord avec l'approche de guerre froide avec la Chine des États-Unis

French.china.org.cn | Mis à jour le 14. 06. 2021 | Mots clés : Union européenne,Joe Biden

Lorsque le président américain Joe Biden rencontrera les dirigeants de l'Union européenne le 15 juin pour le sommet États-Unis-Union européenne, il continuera d'essayer d’attirer le bloc dans son alliance anti-chinoise, mais les analystes disent que les dirigeants de l'Union ne sont pas d'accord avec l’approche de type de guerre froide des États-Unis contre la Chine.

Des dirigeants de l'Union européenne tels que la chancelière allemande Angela Merkel, le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, auraient été parmi ceux qui ont refusé d'approuver la déclaration extrêmement dure de Joe Biden sur la Chine lors du sommet du G7 qui s’est conclu le 13 juin au Royaume-Uni.

À Bruxelles, le président américain rencontrera le 14 juin des alliés de l'OTAN lors de leur premier sommet depuis 2018, et il participera le lendemain au premier sommet américano-européen depuis 2014 avant de partir pour Genève pour sa rencontre avec le président russe Vladimir Poutine mercredi.

Au cours de la réunion, les États-Unis et l'Union européenne pourraient annoncer un partenariat de grande envergure autour de la technologie et du commerce, par exemple en créant un soi-disant « Conseil du commerce et de la technologie Union européenne-États-Unis ».

L'administration Biden a aussi laissé entendre une trêve sur certaines représailles commerciales coup pour coup avec l'Europe pour amadouer l'Union européenne au sujet de son alliance anti-Chine, notamment le découplage économique avec Beijing.

Cependant, l'Union européenne ne considère pas la Chine comme une menace comme le font les États-Unis. L'Union a décrit ses relations avec la Chine comme étant à la fois un partenaire de négociation, un concurrent économique et un rival systémique.

Selon Fiona Hill, chercheuse senior au Centre sur les États-Unis et l'Europe de la Brookings Institution, le découplage avec la Chine est « pratiquement impossible » compte tenu des énormes investissements de celle-ci dans le système financier américain. Elle a souligné que lorsque les États-Unis ont parlé de fabriquer de l'acier et de l'aluminium entièrement aux États-Unis comme dans un scénario de guerre, cela a d’ailleurs inquiété de nombreux Européens.

L'Union européenne accueille Joe Biden après quatre ans de tensions avec son prédécesseur Donald Trump, mais elle se méfie également de la politique américaine divisée et du retour d'un nouveau président populiste lors des prochaines élections américaines.

James Goldgeier, également chercheur senior à la Brookings Institution, estime pour sa part que l'adhésion de l'Europe à la politique stricte des États-Unis à l'égard de la Chine dépend du point de vue des gens. Expert de l'Europe, M. Goldgeier a déclaré que l'Union européenne partage les préoccupations des États-Unis sur certaines questions relatives aux droits de l'homme, mais qu'il est beaucoup plus difficile d'avoir une convergence totale sur les questions économiques et technologiques puisque la Chine est désormais le plus grand partenaire commercial de l'Union européenne.

La Chine a remplacé les États-Unis en tant que premier partenaire commercial de l'Union européenne pour la première fois en 2020, et la Chine et l'Union européenne ont conclu les négociations d'un accord global sur l'investissement le 30 décembre de l’année dernière.

Joe Biden a présenté la concurrence des États-Unis avec la Chine comme comme celle s’opposant à un système différent, mais pour David Miliband, président et PDG de l'International Rescue Committee et ancien ministre britannique des Affaires étrangères, il y a une responsabilité de façonner la coopération avec ceux qui se trouvent dans des systèmes différents. « Je pense qu'il y a suffisamment de gros problèmes pour lesquels la coopération mondiale n'est pas seulement nécessaire mais possible parallèlement à la concurrence entre les systèmes », a-t-il souligné le 11 juin.

La politique intransigeante de Joe Biden à l'égard de la Chine a également suscité les critiques de Charles Kupchan, membre senior du Conseil sur les relations étrangères et ancien haut responsable des affaires européennes dans l'administration Obama. Il a exhorté le président américain à corriger le cap de sa politique étrangère, notant que si la politique de confinement a fonctionné contre l'Union soviétique pendant la guerre froide, une stratégie « avec nous ou contre nous » ne produira pas les mêmes résultats aujourd'hui, citant l'économie à croissance rapide de la Chine, ses prouesses technologiques et ses investissements à l’étranger importants.

« Il n'y a pas de retour possible à l'ordre mondial découplé et à deux blocs de la guerre froide », a-t-il écrit dans un article récent sur Project Syndicate.

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Source:french.china.org.cn