La coopération spatiale jette des ponts entre l'Europe et la Chine, selon un administrateur de l'ESA (ENTRETIEN)

Par : Yann |  Mots clés : ESA-coopération-Chine
French.china.org.cn | Mis à jour le 19-05-2021

Les données que ramènera le premier rover martien chinois "Zhurong", qui s'est posé avec succès sur Mars samedi dernier, seront d'un grand intérêt pour les communautés scientifiques, que ce soit en Europe, en Chine, ou ailleurs, a déclaré Karl Bergquist, administrateur des relations internationale de l'Agence spatiale européenne (ESA), estimant que la coopération étendue entre l'Europe et la Chine dans le secteur spatial était quelque chose de très important et jettait des ponts entre les deux parties.

La sonde chinoise Tianwen-1, transportant le rover "Zhurong", a atterri samedi dernier sur Mars, la première fois que la Chine pose une sonde à la surface d'une planète autre que la Terre.

Qualifiant cet atterrissage de "réussite fantastique", M. Bergquist a indiqué, dans une interview exclusive accordée à Xinhua lundi, que l'ESA suivait de très près le développement de la mission chinoise et qu'elle avait fourni des soutiens à la partie chinoise dans le cadre de cette mission.

En 2015, l'ESA a notamment fourni à l'Administration nationale de l'espace de la Chine (ANEC) des données environnementales sur Mars, au sein de l'atmosphère martienne, a-t-il rappelé, ajoutant que l'agence européenne avait également fourni un soutien télémétrique et de suivi pour la mission d'exploration de Mars de la Chine.

Selon lui, la prochaine étape de la coopération se focalisera beaucoup plus sur le volet scientifique.

"Les données que le rover Zhurong ramènera en Chine seront d'un grand intérêt pour les communautés scientifiques, que ce soit en Europe, en Chine ou ailleurs", a souligné M. Bergquist.

"L'étape suivante de l'exploration de Mars sera bien sûr une mission de retour d'échantillons. Cela se fera dans plusieurs années, car la complexité d'une telle mission est énorme. Donc probablement dans quelques années, nous serons à ce stade technologiquement capable de la réaliser", a-t-il expliqué.

"Il y aura une certaine forme de coopération, j'en suis sûr. Ce serait fantastique. Je suis convaincu que nos scientifiques et les scientifiques chinois souhaitent coopérer afin de travailler sur les résultats des missions martiennes en tant que telles", a-t-il affirmé.

L'Europe et la Chine n'ont cessé de renforcer leur coopération dans le domaine de l'exploration spatiale. Le responsable de l'ESA a cité des exemples phares, notamment le satellite "SMILE" (Solar wind Magnetosphere Ionosphere Link Explorer), une mission conjointe entre l'ESA et l'Académie chinoise des Sciences ayant pour but principal d'étudier les interactions entre le bouclier magnétique de la Terre, la magnétosphère terrestre, et le vent solaire.

Il a également fait remarquer le développement de la coopération euro-chinoise dans le domaine des sciences de la Terre. "Dans le cadre d'un programme baptisé 'Dragon', qui est en cours depuis plus de dix ans, environ 700 scientifiques des deux côtés travaillent ensemble sur des questions et des domaines qui sont tout aussi importants en Chine qu'en Europe : océans, atmosphère, pollution, climat, etc. Ces problèmes sont vraiment des problèmes mondiaux, et nous essayons de voir comment nous pouvons travailler ensemble afin de trouver une solution pour nous tous", a-t-il précisé.

M. Bergquist a estimé que la coopération entre l'Europe et la Chine dans le domaine de l'exploration spatiale est cruciale. "Nous apprenons à travailler ensemble pour faire progresser la science grâce à ces projets de collaboration", a-t-il dit.

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Source: Agence de presse Xinhua
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