Visite en Belgique d'une salle commémorative à l'Université du Travail dédiée à des jeunes révolutionnaires chinois (REPORTAGE)

Par : LIANG Chen |  Mots clés : Belgique-Chine-jeunes révolutionnaires
French.china.org.cn | Mis à jour le 15-05-2021

"Il appartient aux Chinois de choisir leur propre chemin. Mais c'est une fierté pour une région comme Charleroi d'avoir participé à la formation de jeunes Chinois dans les années 1920", a déclaré à Xinhua l'historien belge Willy Pourcel.

Dans le cadre des célébrations de la fête de la Jeunesse du 4 mai, qui commémore le Mouvement du 4 mai 1919, des journalistes de Xinhua se sont rendus à l'Université du Travail de Charleroi, dans le sud de la Belgique. Accompagnés par l'historien et bibliothécaire Willy Pourcel, ils ont visité une salle commémorative dédiée aux jeunes révolutionnaires chinois qui y firent leurs études dans les années 1920.

Ces étudiants chinois, dont Nie Rongzhen, Liu Bojian, Xiong Weigeng et He Changgong, constituèrent la première génération de communistes chinois en Europe. La plupart d'entre eux furent transférés de France dans les années 1920 pour venir étudier et vivre dans la ville industrielle belge de Charleroi.

Dans cette salle commémorative installée dans la bibliothèque de l'Université du Travail, M. Pourcel a montré aux journalistes de Xinhua une collection d'objets et de documents précieux conservés en souvenir des jeunes Chinois qui étudièrent ici il y a cent ans.

L'Université du Travail a été créée en 1903 pour permettre à des fils d'ouvriers, d'artisans ou de techniciens de poursuivre des études professionnelles et techniques. Aux termes d'un accord conclu avec le président de l'université de l'époque, James Hiernaux, un institut sino-belge fut créé en 1924 sur le modèle de l'Institut franco-chinois de Lyon.

L'Institut franco-chinois de Lyon, qui a été fondé en septembre 1921 grâce au concours d'intellectuels et d'hommes politiques français et chinois, avait pour fonction principale de préparer les étudiants chinois aux études universitaires en France.

L'accueil des étudiants chinois s'est fait à partir de 1921. L'Institut franco-chinois cherchait un lieu de formation où les étudiants pouvaient recevoir une formation technique. Charleroi avait quelques atouts : une école technique réputée, une ville où le coût de la vie n'était pas élevé et le soutien d'hommes politiques locaux comme Jules Destrée et Paul Pastur.

"La province de Hainaut à qui appartient l'Université du Travail fit aménager une résidence pour héberger les étudiants. Les étudiants pouvaient donc être hébergés et nourris à coût modique", a expliqué M. Pourcel.

Pour les étudiants chinois qui ne maîtrisaient pas le français, une année préliminaire était prévue pour apprendre la langue avant leur inscription à l'école des ingénieurs. Dans les meilleures années, il pouvait y avoir une bonne cinquantaine d'étudiants chinois, mais ce nombre a fortement décliné dès les années 1930. L'expérience n'a pas perduré au-delà de cette époque.

Dans la bibliothèque de l'université, Nie Rongzhen lisait "Le manifeste du Parti communiste", "L'Etat et la Révolution", "L'ABC du communisme" et d'autres livres, ainsi que des publications communistes venant de Chine.

En août 1922, introduit par Liu Bojian et Xiong Weigeng, Nie Rongzhen adhéra au Parti communiste de la jeunesse chinoise en Europe (qui devint plus tard la Ligue de la jeunesse socialiste chinoise en Europe), créé par des étudiants chinois en Europe.

Nie Rongzhen passa de jeune patriote à marxiste à part entière. Son séjour à Charleroi marqua le début de sa carrière révolutionnaire.

"Les étudiants chinois étaient venus étudier en Europe et les connaissances qu'ils allaient acquérir en Europe leur seraient très utiles pour participer au développement et au redressement de leur pays", a noté M. Pourcel.

Aujourd'hui, l'Université du Travail a été scindée en différentes institutions et d'autres projets sont en cours qui vont déboucher sur le développement de nouvelles institutions.

Devant la statue de Paul Pastur, fondateur de l'Université du Travail de Charleroi, Fu Xuhai, fondateur de la Fédération de la jeunesse chinoise d'Europe, qui est venu visiter le site avec une dizaines de membres de son association, a déclaré à Xinhua que c'était grâce aux efforts inlassables de générations de communistes chinois que l'humiliation et la misère de la Chine prirent fin et que la Chine put réaliser ses ambitions de développement et jouir de son statut international actuel.

Dong Lili, présidente de la Fédération de la jeunesse chinoise des Pays-Bas et qui est aussi ancienne étudiante à l'étranger, a pour sa part affirmé que la visite était un hommage à la première génération de communistes chinois en Europe.

"La visite d'aujourd'hui va encore rajeunir la jeunesse et l'enthousiasme du peuple chinois d'outre-mer contemporain et contribuer au grand renouveau de la nation chinoise", a déclaré Zhu Xulin, président de la Fédération de la jeunesse chinoise de Belgique.

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Source: Agence de presse Xinhua
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