Australie : des experts exhortent les décideurs politiques à éviter de nouvelles tensions avec la Chine

Par : Laura |  Mots clés : Australie-Chine-relations
French.china.org.cn | Mis à jour le 12-05-2021

Les hommes politiques australiens devraient être prudents dans leurs propos et éviter de nouvelles tensions avec la Chine, ont récemment conseillé certains experts.

James Curran, professeur d'histoire moderne à l'Université de Sydney, estime que la récente escalade de la rhétorique australienne "constitue une nouvelle étape dans le discours sans fin sur la 'menace' chinoise".

"Or, aucun autre pays n'emploie ce langage. Canberra est même désormais en avance sur les Américains", juge-t-il dans une tribune parue lundi dans le quotidien The Australian Financial Review.

Faisant écho aux commentaires de M. Curran, Gareth Evans, un ancien chef de la diplomatie australienne désormais professeur honoraire à l'Université nationale australienne (ANU), conseille aux décideurs politiques d'éviter tout "zèle excessif" dans leurs commentaires sur la Chine.

"Vous devez faire attention à votre langage, faire attention aux mesures politiques que vous mettez en place, car vous devez constamment reconnaître le fait que la Chine représente plus de 30% de nos exportations. Nous avons un degré énorme de dépendance économique", note-t-il début mai lors d'un podcast du centre Asialink. "C'est juste fou de penser qu'on peut diversifier toute cette source de revenus en allant ailleurs".

Pour M. Evans, l'Australie devrait faire attention à sa dépendance excessive à l'égard des Etats-Unis, soulignant que "la notion de dépendance totale à l'égard des Etats-Unis, le fait de suivre les Etats-Unis dans tous les terriers dans lesquels ils veulent qu'on s'engage (...), je pense que ces temps-là sont révolus".

"L'Amérique suivra toujours ses propres intérêts - qu'ils soient à nos côtés militairement si une catastrophe venait à éclater dans une région, ça dépendra entièrement de l'évaluation par l'Amérique de ses propres intérêts et on doit juste en être bien conscient", prévient-il.

"Moins d'Amérique, plus d'autonomie, plus d'Asie - à la fois en termes de bonnes relations avec la Chine et de bonnes relations avec les autres principaux contrepoids asiatiques", résume Gareth Evans.

L'ancien ministre suggère aussi que le gouvernement se montre plus prudent avec les conseils donnés par les agences de sécurité. "Tout ceci doit être tout à fait contesté et contestable si l'on veut avoir une bonne politique".

Dans une tribune parue dans l'hebdomadaire The Saturday Paper, Hugh White, professeur d'études stratégiques à l'ANU, évoque les graves conséquences qui pourraient survenir si les tensions continuaient de s'intensifier entre Canberra et Beijing.

Selon lui, le fait que le gouvernement australien n'ait pas de plan viable pour réparer ses liens distendus avec la Chine devrait compter "comme l'un des plus grands échecs de la politique gouvernementale de l'histoire de l'Australie".

Le professeur estime que l'ascension inévitable de la Chine vers le statut de superpuissance devait être acceptée, y voyant là "un nouvel ordre en Asie" que l'Australie devrait accepter.

"L'Australie doit concevoir une nouvelle relation avec la Chine", dit-il. "Cela signifierait une révolution dans notre politique étrangère".

Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source: Agence de presse Xinhua
Retournez en haut de la page