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Le projet de rejet des eaux contaminées dans la mer pourrait avoir un impact fatal sur les exportations du Japon

French.china.org.cn | Mis à jour le 15. 04. 2021 | Mots clés : eaux usées radioactives,Japon

Cette décision pourrait avoir un impact fatal sur certaines exportations japonaises

La décision du Japon de rejeter des eaux usées radioactives dans l'océan devrait attirer une opposition encore plus féroce dans un proche avenir de la part des pays voisins, ce qui pourrait avoir un impact fatal sur certaines exportations japonaises qui peinent déjà à surmonter les dommages causés à la réputation du pays après la crise nucléaire d'il y a dix ans.

La décision du gouvernement japonais de déverser l'eau contaminée de sa centrale nucléaire de Fukushima dans la mer d’ici deux ans a également suscité une opposition farouche de la part des pêcheurs et des résidents locaux ainsi que de la communauté internationale.

La Chine et la Corée du Sud ont exhorté le Japon à traiter la question avec prudence, sur la base d'une consultation complète avec les organisations internationales et les pays voisins, ainsi qu’avec une participation importante des pays et organisations internationales concernés, a rapporté l'agence de presse Xinhua.

L'appel a été lancé par vidéoconférence lors de la première réunion du « mécanisme de dialogue et de coopération Chine-Corée du Sud dans les affaires maritimes ».

Le président sud-coréen Moon Jae-in a chargé mercredi des responsables d'étudier la possibilité de saisir un tribunal international contre la décision du gouvernement japonais, a rapporté Reuters mercredi.

Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a convoqué mardi Koichi Aiboshi, le nouvel ambassadeur de Tokyo à Séoul, et a convoqué une réunion d'urgence intra-ministérielle pour élaborer une réponse.

Au-delà des efforts diplomatiques, les détaillants en Corée du Sud ont déjà pris des mesures. Les chaînes de supermarchés locales E-mart, Lotte Mart et Homeplus ont confirmé qu'elles continueraient à boycotter la vente de fruits de mer japonais, a rapporté mercredi le Korea Times.

Parallèlement, le ministère sud-coréen des Océans et de la Pêche a annoncé lundi qu'il augmenterait les mesures de gestion des produits de la mer pour les produits japonais.

La Russie entreprendra également des démarches auprès du Japon au sujet de cette décision et demandera au Japon d'informer les pays concernés de la situation, dont des mesures futures pour minimiser les dommages à la région et à l'écologie, a déclaré mercredi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

En Chine, la confiance des consommateurs dans les produits japonais a chuté. Les fruits de mer provenant non seulement du Japon, mais aussi de l'océan Pacifique, y compris du Canada et de certaines zones côtières de la Chine, figurent parmi les principales préoccupations.

Un employé de la chaîne de produits frais chinoise Hema Fresh a confirmé mercredi au Global Times qu'il y avait eu davantage de questions ces derniers jours concernant les effets potentiels de l'eau radioactive japonaise sur les produits de la mer vendus par l'entreprise.

Jusqu'à présent, la chaîne n'a procédé à aucun ajustement de ses plans d'achat, y compris des produits venant de la mer Jaune.

Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a souligné mercredi que l'océan n'était pas la « poubelle » du Japon et que le Pacifique n'était pas « les égouts » du Japon, ajoutant que le monde ne devrait pas être obligé de payer pour le traitement des eaux usées nucléaires par le Japon.

À la suite de l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi en 2011, de nombreux pays et régions avaient mis en œuvre des restrictions sur les importations en provenance du Japon.

La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis avait imposé cette année-là des restrictions à l'importation des aliments japonais en faisant référence à la liste des produits alimentaires dont l'exportation était interdite par le gouvernement japonais. Les États-Unis ont ouvertement soutenu le plan de déversement des eaux usées du Japon.

« Le Japon est en pourparlers avec la Chine pour permettre à ses produits agricoles de 10 préfectures autour de la préfecture de Fukushima d'entrer sur le marché chinois depuis la catastrophe, mais il n'y a pas eu de conclusion », a déclaré mercredi Chen Yan, directeur exécutif du Japanese Corporations Research Institute.

« La récente décision du gouvernement japonais de rejeter les eaux usées nucléaires ne fera que rendre les négociations extrêmement difficiles », a souligné M. Chen.

Selon lui, davantage de pays et de régions vont faire part d’inquiétudes et d’une forte opposition dans un proche avenir envers le gouvernement japonais, dont la décision aura un impact fatal sur ses produits agricoles et halieutiques et même industriels, ainsi que sur son emploi local – en particulier sur les pêcheurs et les agriculteurs, qui ont déjà beaucoup souffert ces dernières années.

Selon une enquête menée plus tôt cette année =par le Département japonais des pêches du ministère de l'Agriculture, des Forêts et des Pêches, seulement 49% des entreprises de transformation de produits aquatiques à Fukushima et dans ses cinq préfectures environnantes ont vu leurs ventes se redresser de plus de 80%.

« Bien que l'industrie agricole n'occupe que 2 à 3% de la production économique du Japon, qui est principalement tirée par le secteur des services, elle est liée à une grande quantité d'emplois pour les agriculteurs et les pêcheurs. Si leurs revenus sont affectés, il ne s'agit pas seulement d'une question économique mais d’une qui implique la gouvernance sociale et l'image nationale », a affirmé M. Chen.

Un rapport sur la pêche et l'aquaculture dans le monde en 2020 a montré qu'à part la Chine, qui représente 14% de la production mondiale de la pêche, des pays comme le Vietnam, le Chili, la Thaïlande, les États-Unis et le Canada pourraient tous être affectés par le déversement des eaux usées nucléaires du Japon.

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Source:french.china.org.cn