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États-Unis: les Asiatiques également la cible de messages de haine en ligne

French.china.org.cn | Mis à jour le 26. 03. 2021 | Mots clés : haine

En plus des agressions physiques, ils sont également la cible d'une augmentation des abus en ligne, selon un sondage américain

Les Américains d'origine asiatique ont subi la plus grande hausse d'incidents de haine et de harcèlement en ligne par rapport à d'autres groupes aux États-Unis, selon un sondage annuel publié mercredi.

Environ 17% des Américains d'origine asiatique interrogés par l'Anti-Defamation League (ADL) ont déclaré avoir subi un harcèlement en ligne sévère, par rapport à 11% signalés l'année dernière. C'est la plus forte hausse comparé à d'autres groupes, a souligné l'ADL, qui surveille les activités de groupes haineux américains et internationaux.

Le sondage définit le harcèlement en ligne grave comme étant du harcèlement sexuel, du harcèlement criminel, des menaces physiques et du harcèlement prolongé, ainsi que le « swatting » et le « doxing », ces deux derniers faisant référence respectivement à de faux rapports à la police et à la divulgation de détails personnels d'une personne.

La moitié des personnes interrogées d'origine asiatique qui ont été harcelées ont déclaré que c'était en raison de leur race ou de leur identité. Dans l'ensemble, 21% des personnes interrogées d'origine asiatique ont déclaré avoir été harcelées en ligne.

Le sondage, mené auprès de 2251 personnes par YouGov, une société d'analyse d'opinion publique et de données, montre donc que les incidents racistes contre la communauté asiatique ne se produisent pas seulement hors ligne.

« La flambée de violences physiques contre les Américains d'origine asiatique à travers le pays a été en grande partie provoquée par le sectarisme et les théories du complot qui se sont développées en ligne, attisées par des dirigeants nationaux, avec entre autres la rhétorique incendiaire de l'ancien président (Donald) Trump accusant la Chine pour la pandémie et appelant le virus “la peste de Chine” ou la “kung flu” », ont souligné des chercheurs.

Le sentiment anti-asiatique a augmenté de 85% sur Twitter après que M. Trump a été diagnostiqué avec le COVID-19 l'automne dernier, selon le rapport. L’ancien président a également utilisé le terme « virus chinois » dans plusieurs interviews.

Les Américains d'origine asiatique ont été les plus touchés par le harcèlement sur Facebook, suivi de Twitter, Instagram et YouTube, selon le rapport.

700000 tweets

Une étude publiée le 17 mars par des chercheurs de l'Université de Californie à San Francisco a trouvé près de 700000 tweets utilisant soit le hashtag neutre « #covid19 » ou « #chinesevirus » du 9 au 23 mars 2020.

Les chercheurs ont trouvé des preuves d'une association entre le hashtag #chinesevirus et un discours anti-asiatique. Près de 20% des tweets utilisant #covid19 ont montré un sentiment anti-asiatique, contre 50% des tweets utilisant #chinesevirus.

L'utilisation de l'expression par M. Trump dans ses discours et sur Twitter a coïncidé avec une augmentation de son utilisation par d'autres personnes en ligne, selon le rapport. Le nombre moyen d'utilisateurs quotidiens dans le groupe #covid19 augmentait de 379% après un tweet de M. Trump, contre une augmentation de 8351% dans le groupe #chinesevirus.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti en 2015 que nommer les maladies après des zones ou des groupes ethniques spécifiques pouvait perpétuer la xénophobie dans le monde entier.

L'OMS a annoncé le 11 février 2020 le nom officiel de COVID-19 pour la maladie causée par le virus SARS-CoV-2. COVID-19 est une abréviation de « coronavirus disease 2019 ». « CO » pour corona, « VI » pour virus et « D » pour maladie.

L'OMS, ainsi que les Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) des États-Unis, ont publié des directives pour cet usage, mettant en garde contre le fait de faire un lien entre la maladie et un lieu ou une zone spécifique. Les communautés asiatiques du pays ont averti pendant plusieurs mois que le fait que les dirigeants politiques lient le COVID-19 à la Chine pourrait conduire à de la violence.

Le directeur général de l'ADL, Jonathan Greenblatt, a déclaré que les résultats de ce sondage, qui interviennent face à un contexte de tollé de plus en plus fort suite à la montée des attaques contre les Américains d'origine asiatique et des îles du Pacifique (AAPI) dans tout le pays, montrent que les efforts visant à réduire la montée du sentiment anti-asiatique par les plateformes de réseaux sociaux comme Facebook, Twitter et YouTube n’ont pas été suffisants.

Le rapport a été publié la veille du jour où les PDG de Facebook, Google et Twitter devaient comparaître virtuellement devant le Comité de l'énergie et du commerce de la Chambre des représentants pour examiner la façon dont les fausses informations autour de la pandémie et des élections se propagent en ligne, ainsi que pour discuter de leur gestion de la désinformation et d’autres contenus préjudiciables.



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Source:french.china.org.cn