Un mélange de motifs politiques et un manque d'organisation sont à blâmer pour le nombre élevé de cas d'infection et décès dus au COVID-19 aux Etats-Unis, a estimé une experte en santé publique dans un entretien récemment accordé à Xinhua.
Dotés d'un système fédéral, les Etats-Unis ont "environ 50 types d'approche du problème" avec par dessus une administration préoccupée par sa survie politique, a ainsi noté Therese Hesketh, professeur de santé mondiale à l'University College London (UCL) et directrice du Center for Global Health de l'Université du Zhejiang (est de la Chine).
Selon elle, on a assisté à "une combinaison de manque d'organisation entre les Etats et de désaccord sur la façon de contrôler la pandémie, avec un président se battant pour sa survie politique" et qui n'a "pas pris au sérieux" ce fléau.
"Nous, au Royaume-Uni, on voit les Etats-Unis et on se dit que quelqu'un fait pire que nous", a ajouté Mme Hesketh.
Les données de l'Université Johns Hopkins ont montré qu'un triste cap avait été franchi le 15 janvier dernier, avec le bilan mondial des décès dus au COVID-19 dépassant les deux millions. Les Etats-Unis restent de loin le pays le plus touché de la planète, avec le plus grand nombre de cas d'infection et de décès, représentant respectivement plus de 25% et plus de 19% du total mondial.
Therese Hesketh a dit souhaiter que la nouvelle administration dirigée par Joe Biden, qui prête serment ce mercredi à Washington, puisse aider à changer de cap dans la lutte contre la pandémie.
"Nous savons que Joe Biden a déclaré que la maîtrise du COVID-19 figurait absolument en tête de son programme", a-t-elle noté. Au cours de ses 100 premiers jours au pouvoir, il a ainsi prévu de faire distribuer 100 millions de doses de vaccin, soit suffisamment pour immuniser 50 millions de personnes.
L'universitaire a cependant averti que des militants anti-vaccins et divers groupuscules pourraient risquer de nuire davantage à la réponse du pays à la pandémie.
