A l'issue de la validation de sa réélection lundi par la Cour constitutionnelle, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a déclaré que "la plus haute juridiction de notre pays clôt définitivement le contentieux électoral et doit marquer la fin des incidents qui ont émaillé le processus électoral".
"Cette victoire qui vient d'être proclamée n'est pas la victoire d'un camp sur un autre, elle n'est pas non plus la victoire d'un parti politique sur les autres. Elle est la victoire de la démocratie sur la dictature des armes. Elle est la victoire du bien sur le mal", a dit M. Touadéra dans un discours à la suite de sa réélection.
La présidentielle s'est tenue le 27 décembre dernier sous la menace de groupes armés, qui se sont coalisés depuis la mi-décembre pour lancer une offensive contre le gouvernement. Ce dernier a accusé François Bozizé, ancien chef de l'Etat dont la candidature à la présidentielle avait été invalidée, d'être l'instigateur de ces troubles visant à tenter un coup d'Etat.
"Le coup d'Etat contre les institutions de la République, l'Etat de droit et la démocratie a échoué", a affirmé lundi M. Touadéra. Pour lui, l'ancien président Bozizé avait préparé sa rébellion depuis son exil en 2013, et l'a exécutée dès son retour sur le sol centrafricain en fin 2019, avec des mercenaires étrangers.
Toutefois, M. Touadéra a promis qu'une enquête judiciaire serait ouverte pour permettre de trouver la vérité et de traduire les malfaiteurs en justice.
Il a également promis qu'au lendemain de son investiture, il allait "poursuivre la réconciliation nationale afin de décrisper le climat politique", exhortant ses compatriotes au calme, à la vigilance, au travail, et au soutien aux forces régulières.
"Je suis le président de tous les Centrafricains", a-t-il affirmé, "je tends la main patriotique à l'opposition démocratique afin de sortir notre pays du cycle vicieux de violences et de destruction".
Selon les résultats définitifs proclamés lundi par la Cour constitutionnelle, M. Touadéra a remporté son second mandat dès le premier tour du scrutin avec 53,16% des voix (53,92% d'après les résultats provisoires). Le taux de participation n'a été que de 35,25%, selon la haute juridiction, en raison de l'insécurité provoquée par des groupes armés.
Dès l'annonce des résultats provisoires le 4 janvier par l'Autorité nationale des élections (ANE), des opposants ont demandé à la Cour constitutionnelle d'annuler le scrutin en raison de "fraudes massives" et de la très faible participation.
La crise en cours a provoqué la fuite de quelque 60.000 Centrafricains cherchant refuge dans les pays voisins, ont signalé les Nations Unies.
