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Mark Levine : chantons des chansons sur la Chine

French.china.org.cn | Mis à jour le 13. 01. 2021 | Mots clés : Mark Levine

Mark Levine, lors d’un festival de musique folklorique dans la ville ancienne de Fenghuang (Hunan).

Une barbe grise et épaisse, une chemise hawaïenne et une casquette à son nom constituent la marque de fabrique de Mark Levine, qui chante souvent des mélodies de musique country sur la Chine, tout en jouant de la guitare. Cet Américain porte de nombreuses casquettes: il est docteur en sociologie, gourou de la musique country et professeur à l’Université Minzu de Chine.

Une terre magique

Il y a plus de 15 ans, M. Levine a traversé l’océan Pacifique jusqu’en Chine, emportant seulement un livre et une édition spéciale du magazine China Pictorial dont la couverture mettait en vedette Zhou Enlai, l’un des pères fondateurs de la Chine nouvelle. Le livre Étoile rouge sur la Chine (Red Star Over China) se trouve toujours sur une étagère de son appartement à Beijing. Parfois, il sort l’ouvrage et lit des histoires émouvantes sur un épisode historique de 1934-35: la Longue Marche de 12500 km de l’Armée rouge du Parti communiste chinois, ancêtre de l’Armée populaire de libération. « Son courage m’a toujours donné de l’espoir dans la vie », confie M. Levine.

Durant toutes ces années en Chine, il a voyagé dans la plupart des régions du pays, se servant de sa perspective unique d’écriture et de musique country américaine pour raconter l’histoire d’une Chine en développement rapide.

« Je vis à Beijing, j’enseigne et je travaille ici depuis de nombreuses années. J’ai voyagé dans toute la Chine et je me suis rendu dans 29 provinces, municipalités et régions autonomes. » Il a constaté que la vraie Chine diffère de l’impression qu’en ont généralement les Américains. Cette terre magique est bien plus excitante que ce qu’il aurait pu imaginer.

M. Levine se souvient bien de son premier long voyage en Chine. Il lui avait fallu quelques heures en avion et ensuite deux heures en voiture avant d’arriver à destination. De nos jours, grâce aux voies ferrées à grande vitesse et aux autoroutes, il ne faut plus qu’une heure et demie pour atteindre cette même destination.

« J’ai pris toutes sortes de trains en Chine, y compris les vieux K-Fast et T-Express. Mais récemment, j’ai eu l’occasion de prendre les trains à grande vitesse de type “ bullet”, une expérience agréable et inoubliable », déclare-t-il. Il a remarqué que des changements fondamentaux se sont produits dans la vie des gens et la facilitent. Par exemple, il est maintenant beaucoup plus facile de se rendre dans les gares, y compris pour les trains à grande vitesse, dans les aéroports, etc.

La vie de M. Levine a connu des changements spectaculaires. Par exemple, lorsqu’il est venu pour la première fois en Chine, de nombreuses personnes ne connaissaient pas l’iPhone. Mais plus de dix ans se sont écoulés, et les paiements électroniques et le partage de vélos en Chine lui facilitent la vie.

Les plus gros changements auxquels M. Levine dit avoir assisté concernent les étudiants: ceux-ci ont pris de plus en plus d’assurance. « Quand je suis arrivé, la plupart des étudiants étaient très timides. À présent, quelle que soit l’école dans laquelle ils étudient, ils sont sûrs d’eux-mêmes et désireux de partager leurs points de vue sur la Chine, et bien plus. »

« La vie m’inspire »

Les provinces et les régions que M. Levine a visitées comprennent des grandes villes et des petites, ainsi que certaines zones rurales, ce qui lui a permis d’entrer en contact avec différents types de cultures et de personnes. Ces éléments imprègnent ses chansons comme « Beijing Winds », « Mood from the Chinese Countryside » et « Crossing the Yangtze River.

Les grands changements qui se sont produits dans la Chine urbaine et rurale, le chemin de fer à grande vitesse, le tremblement de terre à Wenchuan en 2008, la reconstruction après la catastrophe et la lutte du peuple chinois contre la pandémie de COVID-19 avec la communauté internationale: ces histoires ont grandement inspiré M. Levine. « Certaines de mes chansons concernent des endroits où j’ai voyagé et elles parlent d’histoires et d’expériences là-bas. » Son salon regorge de photos de ses promenades en Chine, traces de la vie colorée dans les grandes villes comme Beijing, mais aussi dans les territoires des minorités ethniques, tels que Zhangjiajie, la vieille ville de Fenghuang et le fleuve Lijiang.

Pendant la pandémie en 2020, M. Levine a composé la chanson « Together We Must Take a Stand – Defeat the Novel Coronavirus » (Ensemble, nous devons résister - Vaincre le nouveau coronavirus), avec ces paroles: « Paniquer ne servira à rien, mais l’effort commun certainement. Le coronavirus, nous le vaincrons, dans le monde entier, il doit être battu. Alors, ici et là, dans chaque pays, ensemble nous résisterons. »

Ressentant les changements en Chine, il a également écrit le livre Stories from My Chinese Journey (Histoires de mon voyage chinois). Il y raconte son expérience en Chine du point de vue d’un étranger. Comment obtenir un permis de conduire quand on ne parle pas chinois? Comment participer au concours d’idoles chinoises « Avenue des stars »? Comment prendre part aux cérémonies de mariage chinois? Les réponses se trouvent dans ses écrits et chansons.

« Le livre a été rédigé pour des amis étrangers », explique M Levine. Il espère qu’à travers ses mots et chansons, plus d’étrangers pourront en apprendre davantage sur la Chine, mieux la comprendre et entendre les voix de la Chine. Après la publication du livre en 2014, un lecteur américain lui a écrit ceci: « La Chine que vous présentez dans ce livre m’a vraiment ouvert les yeux. S’il y a la moindre possibilité, j’irai la voir par moi-même sans hésiter! »

M. Levine a composé plus de 70 chansons sur la Chine. Son prochain livre, Singing My China Stories to the World (Chanter mes histoires chinoises au monde), est en cours d’écriture. Grâce à celui-ci, il voudrait que le monde voie la vraie Chine et les formidables changements qui s’y sont produits. « J’observe les Chinois chanter, danser, travailler ou étudier. Heureux ou tristes, ils voient des progrès et ont l’espoir que la vie continue à s’améliorer », constate-t-il.

Des échanges entre des cultures différentes

L’Université Minzu de Chine, où M. Levine enseigne, est un établissement d’enseignement supérieur qui rassemble des étudiants des 56 nationalités de la Chine. Les chocs et les échanges entre ces cultures différentes l’ont continuellement inspiré, l’aidant à comprendre en profondeur la valeur traditionnelle chinoise de « construire un monde diversifié et harmonieux, et regarder le monde entier comme une seule communauté. »

« J’ai commencé à enseigner à l’Université Minzu de Chine en 2007. J’avais entendu dire que c’était un campus varié sur le plan ethnique, mais je n’avais pas compris à quel point », se souvient M. Levine, qui donne des cours de culture britannique et américaine, d’art oratoire et de débat à l’université.

Il œuvre depuis longtemps comme bénévole afin de former des étudiants-guides pour des visites en anglais du musée ethnique du campus. Ce musée des cultures ethniques comprend de nombreuses salles d’exposition regroupant des instruments de musique, des vêtements et des articles ménagers de différentes nationalités chinoises. Parfois, M. Levine entonne des chansons folkloriques avec ses étudiants de différentes ethnies.

À ses yeux, étant donné l’avancement du développement de la Chine, la question de savoir comment présenter la Chine au monde et raconter l’histoire de son développement est de plus en plus importante. Pour éliminer les malentendus et accroître la reconnaissance à l’étranger de la vraie Chine, il faut que plus d’étrangers qui ont visité la Chine, y ont vécu, étudié ou travaillé, mais aussi plus d’étudiants chinois qui étudient à l’étranger promeuvent la culture chinoise et l’image de la Chine.

Quand ses étudiants vont poursuivre leurs études à l’étranger, M. Levine leur pose cette question: « Vous allez à l’étranger, que comptez-vous apporter aux étrangers? » Pour lui, chaque étudiant est comme un jeune ambassadeur. En 2014, il a reçu le Prix de l’Amitié du gouvernement chinois, la plus haute distinction décernée par le gouvernement chinois à des experts étrangers travaillant en Chine. À l’intérieur du musée ethnique, il montre la photo de la cérémonie. « Ça a été un moment très excitant pour moi, et je suis très heureux de revoir cela », confie-t-il. Chez lui, il conserve le certificat et le trophée.

Interrogé sur le moment le plus heureux de toutes ces années, M. Levine répond: « Obtenir une carte verte chinoise! La Chine est maintenant ma maison, obtenir la reconnaissance de ma famille est l’événement le plus mémorable. » En 2016, il a obtenu une carte de résidence permanente.

De nos jours, il se déplace en utilisant les vélos partagés et utilise habilement Alipay pour scanner les codes QR. De temps en temps, il se rend au parc Zizhuyuan près du campus pour jouer du diabolo ou du Yoyo chinois avec les habitants locaux. Il emporte également sa guitare et interprète des chansons partout où il va.

« Bravant les difficultés et les épreuves, nous reprenons la route. Saison après saison, bien qu’il y ait des peines et des joies dans notre voyage, nous n’hésitons jamais à avancer. Et la route est juste sous nos pieds. » Chez lui, à Beijing, M. Levine chante ce thème musical issu du Pèlerinage vers l’Ouest, un roman classique de la mythologie chinoise.

À partir de ses voyages, de ses réflexions, de ses observations et de ses sentiments, M. Levine a construit un pont entre les cultures chinoises et occidentales, et il continuera d’écrire et de chanter au sujet de la Chine et de son expérience sur place.

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Source:La Chine au Présent