Duo d'une danse tibétaine chinoise et d'une chanson congolaise (REPORTAGE)

Par : Lisa |  Mots clés : Chine-Congo-santé-société-coopération-Reportage
French.china.org.cn | Mis à jour le 10-01-2021

Avec l'arrivée de l'hiver sur le plateau Qinghai-Tibet en Chine, les élèves d'ethnie tibétaine attendent toujours avec impatience une petite danse entre les cours pour se réchauffer. Pendant ce temps à Brazzaville, au Congo, les artistes locaux s'enregistrent en train de battre leurs tambours avec passion, comme si l'été ne finissait jamais.

Séparés par une distance de plus de 10.000 km, ces deux endroits semblent n'avoir rien en commun. Pourtant, ces deux peuples frères, qui ont le rythme dans la peau, ont souvent recours à la danse et à la musique, témoignages de l'entraide et de l'amitié dans des temps difficiles.


UNE DANSE DE GRATITUDE

Beaucoup d'émotions sont remontées à la surface quand Cewang Pasang, une jeune Tibétaine de 20 ans, a relaté à Xinhua le violent séisme qui a dévasté son foyer il y a 11 ans.

En avril 2010, un tremblement de terre de magnitude 7,1 a ravagé la préfecture autonome tibétaine de Yushu, dans la province chinoise du Qinghai (nord-ouest), détruisant plusieurs écoles. L'école primaire de Wenle en faisait partie avec trois bâtiments gravement endommagés. Plus de 300 élèves, dont Cewang, ont dû passer des nuits glaciales sous des tentes.

"J'ai perdu ma maison", confie-t-elle. Pour Cewang et ses amis, l'école était davantage qu'un simple établissement d'enseignement puisqu'il a également servi de refuge pour les orphelins locaux. "Je rêvais tous les jours sous la tente de retourner dans notre classe et de lire devant mon ancien pupitre".

Lors de sa visite à l'Exposition universelle de Shanghai en avril 2010, le président congolais Denis Sassou-Nguesso a exprimé la volonté de son pays de financer la reconstruction d'une école primaire dans la zone sinistrée. D'après les autorités du Qinghai, Beijing a d'abord recommandé à Brazzaville de faire un don moins coûteux, craignant que cela ne représente un trop lourd fardeau financier pour le pays africain en développement. Mais devant l'insistance du président congolais, la Chine a finalement accepté cette offre des plus généreuses.

En juillet 2012, l'école a été reconstruite et rebaptisée Ecole primaire de l'amitié sino-congolaise.

"Bien que notre capacité économique soit limitée, nous devons étendre notre aide", avait affirmé Basile Ikouébé, à l'époque ministre congolais des Affaires étrangères, lors de la cérémonie d'achèvement des travaux de construction.

Ce jour-là, Cewang a mis sa robe tibétaine traditionnelle et a effectué avec ses amis devant les invités africains la danse circulaire tibétaine, le plus grand hommage de sa culture. Pour elle, cette danse est porteuse d'un message de gratitude.

"Je n'étais pas la meilleure danseuse. Mais j'ai fait du mieux que j'ai pu pour remercier ceux qui nous ont tendu la main", se souvient avec émotion Cewang, qui va passer cette année l'examen d'entrée à l'université.


UNE CHANSON D'ENCOURAGEMENT

Une décennie après cette catastrophe, le monde s'unit pour combattre la pandémie de nouveau coronavirus. Pendant ces jours difficiles, la musique est toujours là pour redonner du baume au cœur et aider à traverser les épreuves.

"Tous les Congolais aiment la musique. Nous ne pourrions pas vivre sans elle", a déclaré Moukila Ngalipe Tessia Harmanie, une chanteuse congolaise qui a collaboré avec Babingui Tambour, un groupe de tambour local, qui est l'auteur de la chanson "Main dans la main, Congo-Chine".

Cette chanson en particulier a pour but d'informer les gens sur le virus et de raconter une histoire de solidarité dans la lutte contre le COVID-19. Depuis le début de la pandémie de nouveau coronavirus, Beijing et Brazzaville se tiennent côte à côte dans la riposte commune contre le virus.

Le 18 février 2020, alors que la Chine était aux prises avec le virus dans une lutte acharnée, Pointe-Noire, la deuxième plus grande ville congolaise, a fait don de 10.000 masques à Suzhou, une ville de l'est de la Chine avec laquelle elle est jumelée.

"Nous vous ferons parvenir dans les meilleurs délais un don de 10.000 masques de protection en tant que modeste contribution à la lutte que vous menez contre l'épidémie, dont nous sommes convaincus que vous sortirez vainqueurs", était-il inscrit dans la lettre du maire Jean-François Kando adressée à son homologue de la ville chinoise, Li Yaping.

Le 23 mai, une équipe de 12 experts médicaux chinois s'est rendue à Brazzaville pour soutenir le Congo dans sa réponse contre l'épidémie.

"La Chine est le meilleur partenaire de notre pays. Nous avons reçu de sa part des médicaments pour nous aider à lutter contre le virus. Que pouvions-nous faire, nous musiciens, pour l'en remercier ? On a fait cette chanson. Travaillons main dans la main pour vaincre le virus", a expliqué Zoubakela Destin, le leader de Babingui Tambour.


UN DUO A SUIVRE

Alors que l'année 2020 est maintenant terminée, la Chine et l'Afrique connaissent un nouveau départ.

Le 4 janvier, le conseiller d'Etat et ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a entamé une tournée au Nigeria, en République démocratique du Congo, au Botswana, en Tanzanie et aux Seychelles.

Ces visites s'inscrivent dans le cadre d'une tradition de 31 ans, qui consiste à choisir chaque année l'Afrique comme destination unique des chefs de la diplomatie chinoise pour leur première visite à l'étranger.

Les observateurs s'attendent à un avenir meilleur pour la communauté de destin Chine-Afrique et c'est également une histoire à suivre pour les enfants tibétains et les artistes congolais.

"J'ai envie de visiter ce mystérieux pays africain un jour, peut-être lors d'un voyage sac au dos quand je serai à l'université", a confié Cewang. Pour sa part, M. Destin, passionné par la culture chinoise depuis le collège, souhaite désormais se produire sur les scènes chinoises. "J'ai hâte d'emmener mon tambour en Chine".

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Source: Agence de presse Xinhua
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