Un tribunal sud-coréen a ordonné vendredi au Japon de payer des dommages à des Coréennes contraintes à l'esclavage sexuel par l'armée impériale nippone lors de la Seconde Guerre mondiale.
La Cour centrale du district de Séoul a jugé que le Japon devait verser 100 millions de wons (91.200 dollars) de dédommagements à chacune de 12 survivantes qui avaient saisi la justice en août 2013.
C'est la première fois qu'un tribunal impose au Japon de verser de tels dédommagements aux victimes, appelées par euphémisme "femmes de réconfort", qui ont été réduites en esclavage sexuel par l'armée japonaise.
L'affaire n'est arrivée devant le tribunal qu'en janvier 2016 et la première audience a eu lieu en avril 2019, tandis que le gouvernement japonais a toujours refusé d'y prendre part officiellement.
La cour a jugé dans son arrêt que les plaignantes souffraient d'une douleur mentale et physique inimaginable et n'ont même pas été indemnisées pour leurs souffrances, notant que les actes illégaux commis par les accusés sont établis par des preuves, des documents pertinents et des témoignages.
Le Japon a maintenu que cette affaire devait être abandonnée, invoquant l'immunité souveraine qui lui permet d'être exempté de toute poursuite civile devant des tribunaux étrangers.
Mais le tribunal sud-coréen a répliqué que cette règle ne saurait s'appliquer aux crimes contre l'humanité et aux crimes de guerre, lesquels ont été commis délibérément, systématiquement et largement par le Japon impérial.
Selon des chercheurs, des centaines de milliers de femmes en Asie ont été obligées de devenir des "femmes de réconfort" pour l'armée japonaise avant et pendant la Seconde Guerre mondiale.
