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Roger Helmer, le « deux poids, deux mesures » parfait

French.china.org.cn | Mis à jour le 31. 12. 2020 | Mots clés : COVID-19,Royaume-Uni,VUI-202012/01

Après l’apparition d’une variante du COVID-19 au Royaume-Uni, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a répertorié son origine comme étant le Royaume-Uni. De nombreux médias dominants y ont également fait référence, suscitant de vives réactions de Roger Helmer, membre du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP), et député européen. 

Dans un tweet du 28 décembre, il a demandé aux gens de ne pas dire que cette variante était « originaire du Royaume-Uni » mais seulement qu’elle avait été « découverte au Royaume-Uni ». Ce tweet a cependant été complètement détourné. Un grand nombre d’internautes ont déterré des commentaires de M. Helmer, disant que le COVID-19 était un « virus chinois », et l’accusant d’appliquer à la perfection le « deux poids, deux mesures ». 

M. Helmer a écrit sur Twitter le 28 décembre : « Pouvons-nous cesser de faire référence à la nouvelle variante du COVID en disant qu’elle est ‘originaire du Royaume-Uni’ ? Elle a d’abord été identifiée au Royaume-Uni, ce qui est complètement différent. »

Un grand nombre d’internautes ont déterré les remarques de M. Helmer sous son tweet. Par exemple, dès le 17 mars, il déclarait dans un tweet : « En utilisant le mot ‘racisme’ quand cela n’est manifestement pas approprié lui fait perdre tout son sens. Dire ‘virus chinois’ n’est pas plus raciste que de dire ‘grippe espagnole’. Ou ‘maïs indien’. Ou ‘fromage français’. Ou ‘vin chilien’. Cela fait simplement référence au pays d’origine. »

En avril, M. Helmer avait retweeté un message sur l’utilisation par M. Trump de « virus chinois » en chipotant. « Il est originaire de Chine. C’est le ‘virus chinois’. CQFD. »

Le 24 juin, M. Helmer avait retweeté la vidéo dans laquelle M. Trump criait « virus du kungfu » lors d’un meeting, et écrivait : « Est-ce du racisme que de dire ‘cuisine chinoise’, ou ‘cuisine indienne’, ou ‘kimchi coréen’ ou ‘choucroute allemande’ ? Alors, pourquoi pas ‘virus chinois’ ? »

Des discours comme celui-ci contrastent fortement avec les remarques de M. Helmer sur la variante du COVID-19, qui a également conduit de nombreux internautes à tenir des propos sarcastiques. Un internaute a ainsi ressorti son commentaire disant que le virus originaire de la Chine était un « virus chinois », et a demandé : « Est-ce bien vous ? »

Un autre internaute a déclaré à titre de comparaison : « Les scientifiques affirment que le COVID-19 provient des chauves-souris. Il a muté pour se propager aux humains. Les Chinois ont agi immédiatement après avoir découvert qu’il s’agissait d’un nouveau coronavirus. La propagation incontrôlée du COVID-19 parmi la population britannique a entraîné la mutation VUI/202012/01. Le Parti conservateur a attendu trois mois avant d’en informer l’OMS. »

De nombreux internautes ont souligné le « deux poids, deux mesures » de M. Helmer. « Monsieur le député, vous l’appeliez le ‘virus chinois’, pourquoi ne pas l’appeler aussi le ‘virus britannique’ ? »

La variante du COVID-19 au Royaume-Uni est appelé VUI-202012/01. Le premier ministre Boris Johnson a déclaré que la transmission de cette variante avait augmenté de 70 %. Le secrétaire d’Etat à la Santé et à la Protection sociale Matt Hancock a précisé que cette variante est à l’origine de la flambée des cas dans le sud-est du Royaume-Uni. Le conseiller scientifique en chef du gouvernement britannique, Patrick Vallance, a affirmé qu’elle serait apparue au Royaume-Uni à la mi-septembre. En décembre, plus de 60 % des infections à Londres étaient causées par cette souche du virus.

Le 20 décembre, Maria Van Kerkhove, responsable technique de la cellule chargée de la gestion de la pandémie à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a été interrogée pour savoir si la variante était née ou avait évolué dans le sud-est de l’Angleterre. Elle a répondu : « Oui. A en juger par les informations que le Royaume-Uni a partagées avec nous, c’est soit dans le sud-est du Royaume-Uni, soit à Londres. Oui. »

Le 20 décembre, CNN citait Mme Van Kerkhove, disant que, sur la base d’informations connues, la variante du COVID-19 provenait du sud-est de l’Angleterre.

Le Département de la santé publique d’Angleterre (Public Health England) a fait savoir qu’après un traçage génétique, il avait été découvert que cette variante était apparue au Royaume-Uni dès septembre, et s’était propagée très faiblement, jusqu’à la mi-novembre. « Fin novembre, alors que le PHE enquêtait sur les raisons pour lesquelles le taux d’infection dans le Kent (sud-est de l’Angleterre) avait baissé sans confinement, la flambée des cas liés à cette nouvelle souche du virus a été exposée pour la première fois. Nous avons ensuite découvert un cas lié à cette mutation, et elle s’est rapidement répandue à Londres et dans l’Essex. »

Sharon Peacock, professeur de santé publique et de microbiologie à l’Université de Cambridge, a néanmoins déclaré que les scientifiques ne savaient pas si la mutation était originaire du sud-est de l’Angleterre ou y avait été introduite.

Le 23 décembre, Matt Hancock, a affirmé que le virus mutant trouvé en Afrique du Sud était « plus contagieux ». Le lendemain, le ministre sud-africain de la Santé, Zweli Mkhize, a publié une déclaration pour réfuter cette affirmation, la qualifiant de « sans fondement » et disant que cela pouvait laisser croire que « le virus mutant sud-africain est la principale cause de la deuxième épidémie au Royaume-Uni ».

Selon un article du journal Die Welt du 28 décembre, une étude de la faculté de médecine de Hanovre (MHH) en Allemagne a révélé que l’hôpital avait détecté la variante du virus « B117 » – comme le nouveau coronavirus mutant qui a été découvert au Royaume-Uni – à partir d’un échantillon prélevé sur un patient décédé antérieurement, ce qui signifie que le virus pourrait avoir circulé en Allemagne en novembre.


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Source:french.china.org.cn