La Chine impose des mesures plus strictes aux passagers en provenance des États-Unis après une flambée des cas importés de COVID-19

La Chine a durci ses exigences envers les passagers en provenance des États-Unis en raison de l’augmentation du nombre de cas importés de COVID-19. 

Malgré les difficultés posées par ces règles plus strictes à ceux qui souhaitent retourner en Chine, les experts sanitaires et des passagers estiment que ces mesures sont nécessaires au vu de l’aggravation de la situation épidémique aux États-Unis et la découverte de faux résultats de tests menaçant le contrôle de l’épidémie en Chine.  

En raison de l’augmentation du nombre de cas importés des États-Unis, l’ambassade de Chine aux États-Unis exige que les tests de détection sérologique des anticorps IgM soient effectués uniquement par prélèvement de sang par ponction veineuse. Les échantillons prélevés par une piqûre du doigt ne seront plus acceptés à compter de mercredi. Les tests sérologiques et d’amplification des acides nucléiques doivent préciser la méthode employée, a indiqué l’ambassade sur son site web samedi.

Pour éviter des contaminations pendant les escales, les passagers doivent être testés dans des laboratoires figurant sur une liste autorisée par l’ambassade dans les villes de départ des vols directs vers la Chine, à Los Angeles, San Francisco, Seattle, New York, Detroit et Dallas.  

Pour être autorisés à embarquer, les passagers devront obtenir un code sanitaire donné par l’ambassade sur présentation de résultats de tests négatifs et d’autres documents. 

Certains voyageurs potentiels se sont plaints de ces nouvelles mesures. M. Lin, doctorant qui vient de rentrer en Chine où il effectue actuellement sa quarantaine, a exprimé ses sentiments mitigés à ce sujet. 

Il a déclaré que les billets d'avion étaient chers et qu’il était déjà très difficile de réserver un test et d’organiser le voyage. Il s’est dit « chanceux » d’être arrivé avant la mise en œuvre de cette nouvelle politique encore plus rigoureuse. 

Il a toutefois exprimé sa compréhension. « Nous voulons bien sûr que les procédures soient simples, mais je sais aussi combien la situation est terrifiante aux États-Unis et combien il est risqué de prendre l’avion pour rentrer. Des mesures strictes sont prises pour protéger la population dans notre pays », a-t-il noté. 

Samedi 19 décembre, les États-Unis ont annoncé un nouveau record mondial de plus de 400 000 infections en un jour, soit près du double de la moyenne récente, ce qui porte le nombre total de cas dans le pays à 17,6 millions. Le nombre de décès s’élève désormais à 315 000, et 200 000 autres personnes pourraient succomber à l’épidémie d’ici au mois d’avril, selon une simulation de l’Université de Washington. 

Yang Zhanqiu, virologiste à Beijing, a déclaré que même si les arrivants internationaux sont testés et mis en quarantaine après leur atterrissage en Chine, il est nécessaire de vérifier qu’ils n’ont pas été infectés avant l’embarquement. « Sinon, ils sont susceptibles d’infecter d’autres passagers pendant le voyage et de mettre en danger le personnel de l’aéroport et des hôtels de quarantaine », a-t-il souligné.

Selon l’ambassade de Chine, ces mesures plus strictes visent à combler la lacune posée par le risque d’infection pendant les escales à l’intérieur du pays et les résultats de tests faux ou inexacts.

Environ la moitié des voyageurs testés positifs après leur arrivée ont été infectés pendant des correspondances de transport, a révélé précédemment le ministère chinois des Affaires étrangères. L’ambassade a également découvert des cas de passagers tentant d’embarquer après avoir payé des laboratoires pour falsifier des résultats, ou téléchargé des résultats ne leur appartenant pas dans l’espoir que l'ambassade ne vérifie pas soigneusement.  

« De tels agissements sont irresponsables envers les membres d’équipage et les autres passagers, ainsi qu’envers les compagnies aériennes et le personnel de contrôle épidémique qui travaille 24 heures sur 24 », a écrit l’ambassade dans un document expliquant les nouvelles mesures. L’ambassade a souligné que les exigences plus élevées ont pour but de protéger la santé de 1,4 milliard de Chinois et le retour à la normale durement acquis du travail et de la production. 

L’ambassade continuera à faire tous les efforts possibles pour constituer une ligne de défense susceptible de limiter le nombre de cas importés en Chine et d’exclure les « moutons noirs » qui agissent de manière égoïste et mettent les autres en danger, a-t-elle souligné.