L'Union européenne (UE) a lancé lundi un forum consacré à l'échange d'idées sur la manière de construire un espace Schengen plus fort et plus résistant, qui s'est vu mis en péril au cours de la première phase de la pandémie de COVID-19.
"Les premiers mois de la pandémie nous ont montré ce qui se passe lorsque Schengen cesse de fonctionner : l'Europe s'arrête", a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au forum en ligne qui a réuni des membres du Parlement européen et les ministres de l'Intérieur de l'UE.
"Cela peut sembler paradoxal, mais cette expérience m'a rendue très confiante dans l'avenir de Schengen. Il nous est trop précieux", a-t-elle ajouté.
Les participants ont discuté des moyens possibles d'améliorer les règles actuelles de Schengen et de garantir que toute réintroduction éventuelle de contrôles aux frontières intérieures sera proportionnée, utilisée comme mesure de dernier recours et pour une durée limitée.
L'introduction d'outils numériques modernes pour la gestion des frontières extérieures et le renforcement de la coopération policière pour sécuriser les frontières intérieures ont également fait partie des sujets abordés.
L'espace Schengen comprend 26 pays européens qui ont officiellement supprimé toute exigence de présenter un passeport ainsi que tout autre type de contrôle à leurs frontières communes, permettant ainsi la circulation libre et sans restriction de 420 millions de personnes. L'accord de Schengen a été signé le 14 juin 1985 par cinq des dix Etats membres de la Communauté européenne dans la ville de Schengen, au Luxembourg.
Les défis de ces dernières années ont mis Schengen à rude épreuve. Entre 2006 et 2014, les contrôles aux frontières intérieures n'ont été réintroduits que 35 fois, alors que depuis 2015, ils l'ont été 205 fois, a rappelé Mme von der Leyen.
"C'est une augmentation significative", a-t-elle souligné, ajoutant qu'il est nécessaire de comprendre les raisons de cette augmentation et de les traiter de toute urgence. "Le fait est que les défis auxquels Schengen est confronté aujourd'hui ne sont pas les mêmes qu'il y a 25 ans. Nous devons les affronter de front."
