Manifestations au Brésil après la mort d’un homme noir battu par des agents de sécurité de Carrefour

Le scandale causé récemment au Brésil par des agents de sécurité ayant battu à mort un homme noir a déclenché dans plusieurs villes des protestations de solidarité avec la communauté noire. Selon un article publié par le site d'information brésilien G1, le 21 novembre, le slogan « Black Lives Matter » a été peint en grand sur le trottoir de l’avenue Paulista à São Paulo en hommage au défunt.

Le site G1 a rapporté qu’un homme noir avait été battu à mort par deux agents de sécurité blancs dans un supermarché Carrefour de Porto Alegre, la capitale de l’État de Rio Grande do Sul dans le sud du pays, le 19 novembre. João Alberto, la victime, avait 40 ans. Dans la soirée du 19 novembre, après une dispute avec des employés du supermarché, il a été emmené à l’extérieur par deux gardes blancs qui l’ont battu jusqu’à ce qu’il perde connaissance. Malgré les tentatives des urgentistes pour le réanimer, il a perdu la vie.

L’affaire a déclenché de nombreuses manifestations devant les supermarchés Carrefour, dont certaines ont dégénéré en pillages et affrontements avec la police. L’agence de presse AFP a rapporté que des manifestations appelant à la fin des discriminations et des incidents de représailles visant les supermarchés Carrefour avaient eu lieu le 22 novembre dans plusieurs grandes villes, dont Porto Alegre, São Paulo et Rio de Janeiro.

À São Paulo, un millier de manifestants se sont dirigés vers un magasin Carrefour, sont entrés par effraction après avoir lancé des pierres sur les vitrines et portes en verre, et ont saccagé le supermarché. Durant une manifestation de 2 500 personnes à Porto Alegre, certains ont tenté de s’introduire dans un supermarché. La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants rassemblés devant le magasin en question. Des manifestations ont également éclaté à Brasilia, Rio de Janeiro et Belo Horizonte, où des foules se sont rassemblées devant des supermarchés Carrefour et ont empêché les clients de passer en caisse. Selon le journal Folha de S.Paulo, dans la nuit du 21 novembre, de grands slogans inspirés par le mouvement « Black Lives Matter » sont apparus sur le trottoir de l’avenue Paulista. Dans l’après-midi, une centaine de personnes se sont rassemblées devant le Carrefour de l’avenue Paulista pour une manifestation pacifique.

Après le drame, Eduardo Leite, gouverneur du Rio Grande do Sul, a dénoncé l’extrême violence des agents de sécurité, et a affirmé que la police mènerait une enquête approfondie. Le vice-président brésilien Hamilton Mourão a réagi en déclarant que certains individus ne sont pas qualifiés pour travailler comme agents de sécurité, mais il a nié que le Brésil ait un problème de racisme.