Le ministre tunisien de la Défense Ibrahim al-Barteji a regretté jeudi que 95.000 compétences nationales issues de diverses spécialités, dont la médecine, l'ingénierie et les technologies de l'information aient choisi d'émigrer depuis 2011.
Inaugurant jeudi les travaux de la 38e session de l'Institut de défense nationale, le ministre tunisien a fait savoir que 60% de cette "migration de cerveaux" était orientée vers l'Europe contre 25% en direction des Etats-Unis d'Amérique et du Canada, et 15% vers les pays arabes du Golfe et les pays d'Afrique.
A cette occasion, le responsable tunisien a mis en garde contre l'exacerbation de la fuite des talents nationaux, tout en appelant à une approche sociale et économique pour y faire face.
M. Al-Barteji a souligné que le phénomène de l'émigration des compétences tunisiennes s'est accentué depuis l'année 2011, qui "devient inquiétant".
"Ces données constituent un indicateur dangereux en raison des répercussions négatives qu'elles auront sur la sécurité nationale (...) les compétences nationales représentent un capital intellectuel et scientifique, une locomotive pour l'économie et un moteur de développement par rapport aux priorités nationales, notamment celles liées principalement à la sécurité alimentaire, sanitaire, énergétique, technologique et scientifique outre la préservation du projet sociétal et culturel du pays notamment en relation avec les secteurs des transports, la transition numérique et le développement durable.
D'après le ministre tunisien de la Défense nationale, le phénomène de migration des compétences scientifiques est dû à une crise structurelle en matière de gestion et de développement des ressources humaines, "ce qui constitue un handicap à la construction d'une économie solide en termes de diversification de sa texture, de gain de compétitivité, de création de richesses et de création d'opportunités de croissance et d'emploi".
