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Le Brésil reprend les essais du vaccin chinois contre le COVID-19

French.china.org.cn | Mis à jour le 12. 11. 2020 | Mots clés : COVID-19,vaccin,Brésil

Des experts se sont exprimé contre la supposée politisation du vaccin, alors que cas « grave » enregistré pourrait être un suicide

Le Brésil a repris mercredi les essais d'un vaccin chinois contre le COVID-19 après les avoir suspendus lundi suite à une mort mystérieuse. Il a été révélé plus tard que « l'événement indésirable grave » signalé n'était pas lié au vaccin et serait probablement un suicide.

L'Agence nationale brésilienne de surveillance de la santé (Anvisa) a annoncé mercredi matin (heure locale) la reprise de l'essai d'un vaccin candidat baptisé Coronavac développé par la société chinoise Sinovac Biotech.

L’Anvisa avait suspendu l’essai lundi après la mort d'un volontaire à Sao Paulo. L'affaire avait été qualifiée de cas « défavorable grave », mais la chaîne TV Cultura a fait savoir mardi que la mort serait vraisemblablement un suicide.

Un envoi international du vaccin de Sinovac vers le Brésil prévu à la fin du mois est toujours en cours de traitement, a déclaré mercredi au Global Times un manager d’une entreprise d’envoi de marchandises nommé Yu, responsable de l'envoi. Le lot de vaccins est destiné aux essais cliniques de phase finale à Sao Paulo, impliquant de 150 000 à 160 000 doses.

« La suspension et la reprise des études cliniques sont courantes dans la recherche clinique. Et une suspension ne signifie pas nécessairement que le produit sous enquête a un problème de qualité, de sécurité ou d'efficacité », a souligné Sinovac dans un communiqué de réponse envoyé au Global Times jeudi.

« Cet événement démontre pleinement que la supervision de la recherche clinique par l’Anvisa est sensible, opportune et efficace. Nous sommes également heureux de voir que la recherche clinique sur le Coronavac a été prouvée comme scientifique et normative par l’Anvisa, la Commission nationale d'éthique de la recherche, le Comité de surveillance et de suivi de la sécurité et des données (DSMB, pour Data and Safety Monitoring Board), le public et les médias », a déclaré Sinovac.

On ne sait pas comment l'affaire a déclenché une suspension soudaine de l’essai, mais des analystes suspectent une implication politique.

L’Institut Butantan, basé à Sao Paulo et responsable de la coordination des essais au Brésil, a déclaré au Global Times qu'il avait envoyé un avis de décès du volontaire à l’Anvisa le 6 novembre. « En conclusion, il a été déclaré que le décès n'était pas lié au vaccin test », selon un communiqué envoyé par l'Institut Butantan.

Mais l’Anvisa a affirmé qu'elle n'avait reçu l'avis de décès du volontaire que lundi en raison d'une cyberattaque, ont rapporté les médias. « Des documents clairs, précis et complets doivent nous être envoyés, ce qui ne s'est pas produit », a déclaré mardi le directeur de l'Anvisa, Antonio Barra Torres, lors d'une conférence de presse.

M. Torres serait un proche allié du président brésilien Jair Bolsonaro, qui sur Facebook a qualifié la suspension des essais du vaccin chinois de « sa prochaine victoire ». Il faisait référence à sa victoire sur le gouverneur de l'État de Sao Paulo, Joao Doria, considéré comme le principal rival politique de M. Bolsonaro.

Le gouvernement de Sao Paulo, où le vaccin chinois est testé, a qualifié la suspension de l'étude de résultat d'une « guerre politique intérieure ». Des experts brésiliens de la santé ont averti que la politisation du vaccin entraînerait la propagation de la désinformation.

Bien que certains médias aient initialement signalé la suspension, évoquant de possibles problèmes de qualité avec le vaccin, des internautes ont également vu un affrontement politique derrière cet incident, certains critiquant le président brésilien pour avoir sacrifié des vies pour son ambition.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Wang Wenbin a déclaré lors de la conférence de presse quotidienne de mercredi qu'il espérait que les gens ne se précipiteraient pas pour faire des conclusions hâtives sans connaître la situation.

Le mois dernier, M. Bolsonaro avait fait la une des journaux du monde entier en déclarant que le Brésil n'achèterait pas de vaccins chinois. Après cela, l’Anvisa a autorisé le projet de l’Institut Butantan d'importer 6 millions de doses du vaccin de Sinovac, qui est en cours d'essais cliniques de dernière phase à Sao Paulo.

Le président brésilien tient une position pro-américaine et il y aurait eu des rumeurs selon lesquelles il donnerait la priorité aux vaccins américains. Des analystes chinois ont avancé l’hypothèse que l'« influence des États-Unis ne pouvait être exclue derrière cette farce brésilienne centrée sur les vaccins ».

M. Bolsonaro, qui entretient une relation étroite avec le président américain Donald Trump et un solide état d'esprit « anti-Chine », a coopéré avec les États-Unis pour faire pression sur la Chine. Le problème du vaccin ne se terminera pas facilement, et M. Bolsonaro est également susceptible de semer le trouble sur d'autres sujets comme la 5G, a avancé mercredi Jiang Shixue, directeur du Centre d'études latino-américaines de l'Université de Shanghai.

M. Bolsonaro, similaire à Donald Trump, a une politique de laisser-faire dans la lutte contre l'épidémie. Les États-Unis et le Brésil se classent en première et en troisième place au niveau mondial en termes de nombre d'infections, selon les données de l'Université Johns Hopkins. Le Brésil avait enregistré près de 5,7 millions d'infections mercredi.

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Source:french.china.org.cn