Pour éviter un confinement complet face à la deuxième vague de la pandémie de COVID-19, l'Union européenne (UE) envisage d'introduire de nouvelles stratégies de test et de traçage, voilà les conclusions d'un sommet informel de l'UE qui s'est tenu jeudi.
Les Européens se sont retrouvés profondément pris dans la deuxième vague, enregistrant une augmentation rapide des infections au COVID-19.
"Le nombre de cas augmente. Le nombre d'hospitalisations augmente. Le nombre de décès augmente (...) La propagation du virus submergera nos systèmes de santé si nous n'agissons pas de toute urgence", a averti la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors de la conférence de presse à l'issue du sommet.
Les dirigeants des 27 Etats membres de l'UE ont convenu jeudi soir que les tests et le traçage étaient essentiels pour limiter la propagation du virus et contribueraient à mieux contrôler la situation. Cependant une approche commune de la reconnaissance mutuelle, du déploiement et de l'utilisation des tests rapides n'a pas encore été établie, a indiqué le Conseil de l'UE dans un communiqué de presse.
Mercredi, la Commission européenne a proposé de valider les tests antigéniques rapides en complément du test de réaction en chaîne par polymérase largement utilisé. Les chefs d'Etat et de gouvernement ont accepté jeudi de travailler sur la base de cette recommandation.
La Slovaquie, l'un des Etats membres de l'UE, aurait acquis 13 millions de tests antigéniques rapides pour le dépistage gratuit de toutes les personnes âgées de 10 à 65 ans, devenant ainsi le premier pays de l'UE à participer à l'essai.
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a déclaré que le Premier ministre slovaque Igor Matovic avait accepté de partager les résultats et les données des tests massifs avec les autres Etats membres. "En effet dans de nombreux pays, il y a un intérêt pour le test rapide", a noté M. Michel.
Jusqu'à présent, 22 pays membres ont développé ou sont en train de développer une application mobile de recherche des contacts, dont trois sont déjà connectés à une passerelle commune au niveau de l'UE pour l'interopérabilité entre les Etats membres, a affirmé Mme von der Leyen. On estime que les autres Etats rejoindront bientôt les rangs des participants durant le mois prochain.
Les projets d'un formulaire commun de localisation des passagers et la possibilité d'harmoniser la durée des quarantaines ont également été évoqués lors du sommet par vidéo.
Compte tenu de la résurgence de la pandémie à l'échelle de l'UE, M. Michel et Mme von der Leyen ont reconnu que les mesures d'endiguement avaient été levées trop rapidement après que la première vague eut été largement maîtrisée cet été. En tirant les leçons, ils ont souligné la nécessité de faire preuve de prudence.
"Nous ne devrions pas faire l'erreur de voir s'opposer la santé et l'économie", a souligné M. Michel, appelant les Etats de l'UE à faire "tout ce qu'ils peuvent pour protéger la santé de leurs citoyens et être pleinement mobilisés pour limiter la propagation du virus".
"La meilleure façon de soutenir l'économie et la société est de réussir dans les semaines et les mois à venir à garder le virus sous contrôle autant que possible", a-t-il dit. Il a précisé que ce n'était qu'à ce moment-là que les activités économiques pourraient être reprises d'une façon bénéfique aux citoyens européens.
