Alors que des dizaines de milliers de Nigérians continuent de défiler dans la rue contre les meurtres extrajudiciaires et les brutalités policières, un haut responsable gouvernemental a averti lundi à Abuja que ces manifestations pouvaient risquer d'accélérer la transmission du nouveau coronavirus dans les deux prochaines semaines.
Cette inquiétude se fonde sur le mépris total des mesures préventives contre le virus mis en évidence par des milliers de citoyens qui protestent dans le cadre de la campagne #EndSARS dans diverses villes, a dénoncé Boss Mustapha, secrétaire du gouvernement fédéral et président du groupe de travail présidentiel sur le COVID-19.
Ces derniers jours, des milliers de Nigérians sont descendus dans la rue à travers le pays pour protester contre les brutalités policières, le harcèlement et les meurtres extrajudiciaires commis par le SARS, une unité policière spéciale de répression des vols et des braquages qui a été récemment dissoute.
Selon M. Mustapha, tout rassemblement de masse qui ne respecte pas les mesures sanitaires décidées (port du masque, distanciation sociale, hygiène personnelle, etc.) risque de se transformer en événement super-propagateur.
"Je peux donc dire de façon certaine que dans deux semaines à compter d'aujourd'hui, avec tous ces gens rassemblés dans ces endroits (...), on sera certainement aux prises avec une augmentation des infections", a affirmé Boss Mustapha à des journalistes.
Selon le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) du Nigeria, le pays comptait 61.558 infections, dont 118 nouveaux cas lundi.
