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M. Macron dénonce une « attaque lâche » après la décapitation d’un enseignant

French.china.org.cn | Mis à jour le 19. 10. 2020 | Mots clés : Paris

En 2015, le siège du magazine Charlie Hebdo était touché par une attaque terroriste meurtrière. Plus de cinq années ont passé et une nouvelle tragédie survient. Un enseignant français a provoqué la colère pour avoir évoqué le contenu du magazine en classe et a été tué et décapité en pleine rue. Certains des problèmes que reflète cette affaire, notamment le contenu pédagogique controversé, le rôle de catalyseur des réseaux sociaux et la situation sécuritaire préoccupante en France, suscitent une grande attention. 

Selon les médias français, le 16 octobre vers 17 heures, une attaque au couteau s’est produite dans les rues de Conflans-Sainte-Honorine, une ville de la banlieue nord-ouest de Paris, et un enseignant du collège local a été tué. Selon certaines informations, l’agresseur était un Tchétchène de 18 ans, Abdoullakh Anzorov, natif de Moscou. Il avait un casier judiciaire mais n’avait pas été inscrit sur la liste des personnes fichées S.  

M. Anzorov a ensuite été encerclé par la police près du lieu de l’attaque. Il a tiré sur la police et a été abattu dans la rue. Il a été confirmé plus tard que l’arme qu’il portait n’était qu’un pistolet à air comprimé. Sur son téléphone portable, la police a également trouvé un texte revendiquant la responsabilité de la mort de l’enseignant, Samuel Paty. La police parisienne a rapidement ouvert une enquête. Le 18 octobre, 11 suspects étaient détenus, dont 5 personnes proches du meurtrier. Cet incident sanglant a causé la panique dans la région, un parent disant : « Ma fille est terrifiée. Comment puis-je lui expliquer cela ? »

Un cours a l’origine du meurtre 

Selon The Guardian, une classe d’éducation civique controversée au début du mois est à l’origine du meurtre de M. Paty. Pendant le cours, l’enseignant avait parlé de la liberté d’expression et montré aux élèves des caricatures de Charlie Hebdo sur le prophète Mohammed, y compris une caricature du prophète nu.

Bien que M. Paty soit bien apprécié, cette classe a suscité de vives protestations de la part de certains parents. Pour cette raison, l’établissement les avait spécialement invités à discuter de la question en présence de l’enseignant concerné, du proviseur et des responsables des services de l’éducation. La situation ne s’est pas calmée : le père d’une élève de cette classe a pris la situation très au sérieux et au lieu de participer à la médiation de l’école, il a posté des vidéos sur les réseaux sociaux, demandant l’exclusion de M. Paty, et spécifiant non seulement le nom et l’adresse du collège, mais révélant également l’identité de l’enseignant impliqué.

Le Times estime que la « propagande haineuse » des parents concernés a directement conduit à la tragédie, et la police pense également que c’est ce qui a conduit le meurtrier de M. Paty à commettre son crime.  

Une négligence des services de renseignement 

Le président français Emmanuel Macron a dénoncé cette « attaque lâche », affirmant que M. Paty avait été « victime d’un attentat terroriste » et qu’il avait été tué pour « avoir enseigné les principes de la liberté d’expression et de la liberté religieuse ». M. Macron a également déclaré que l’Etat protégera et défendra la communauté enseignante. Après la tragédie, les réseaux sociaux français ont vivement réagi et l’émotion a été grande, particulièrement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #nous sommes tous Samuel. Rapidement, des rassemblements ont été organisés dans de nombreuses villes, dont Paris, Marseille, Lyon, Nantes et Toulouse. Le ministre française de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a annoncé que les autorités organiseraient des funérailles nationales et un deuil national le 21 octobre en hommage à Samuel Paty. 

Jean-François Ricard, le procureur national antiterroriste, a déclaré que la mort tragique de M. Paty montre pleinement que le pays reste confronté à une menace d’une « ampleur considérable ». Selon les données officielles, quelque 20 000 personnes sont fichées par le renseignement intérieur sur la Liste des personnes à risque pour la sécurité nationale, mais seule une petite partie d’entre eux fait l’objet d’une surveillance de la part des autorités. Selon Reuters, M. Anzorov est un réfugié tchétchène, dont on compte environ 67 000 ressortissants en France. En raison des barrières linguistiques et du manque de traducteurs, la « communauté tchétchène » est quasiment « transparente » auprès des services de renseignement français. En revanche, M. Anzorov avait été mêlé à des affaires de droit commun, mais étant mineur, il n’avait pas été fiché. 

Un diplomate russe s’exprime sur l’affaire

L’agence de presse russe TASS a rapporté qu’Abdoullakh Anzorov, un Tchétchène de 18 ans né à Moscou, avait tué un enseignant en France. M. Palinov, attaché de presse à l’ambassade de Russie en France, a remqué que M. Anzorov était arrivé en France avec sa famille en 2008 et avait demandé le statut de réfugié. Il vivait légalement en France depuis 12 ans. Après avoir obtenu le statut de réfugié politique, il avait perdu son statut de ressortissant russe, a-t-il précisé, et ce qui compte, ce n’est pas son lieu de naissance, mais l’endroit où il a commis des actes terroristes. La Russie a toujours condamné toutes les formes de terrorisme. L’agence de presse RIA Novosti a fait savoir le 18 octobre que le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov avait affirmé que le peuple tchétchène n’avait rien à voir avec le meurtre de l’enseignant en France. « Je condamne cet acte terroriste et exprime mes condoléances aux parents et amis du défunt. Je m’oppose fermement au terrorisme sous quelque forme que ce soit. J’exhorte également à ne pas irriter les croyants ou à ne pas heurter leurs sentiments religieux », a déclaré M. Kadyrov. 


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Source:french.china.org.cn