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L’ombre du terrorisme plane toujours sur Paris

French.china.org.cn | Mis à jour le 30. 09. 2020 | Mots clés : Charlie Hebdo,Paris,terrorisme

Il y a quelques jours, juste au moment où le procès de la fusillade de Charlie Hebdo en 2015 débutait, une attaque au couteau s’est déroulée avec un objectif extrêmement marqué. Cela montre que le terrorisme menace toujours Paris et que les attentats terroristes restent un défi majeur pour la France.

Le 25 septembre, une affaire criminelle apparemment ordinaire a défrayé la chronique dans le 11e arrondissement de Paris : un homme armé d’un couteau a commis une agression sur un trottoir devant un immeuble de bureau du boulevard Richard-Lenoir et est en fuite. Les deux blessés étaient des employés de la société de production « Première ligne », qui ont été brutalement attaqués alors qu’ils prenaient une pause au pied de l’immeuble. Un homme a été grièvement blessé. La police a par la suite arrêté un suspect couvert de sang près de la place de la Bastille, et un autre suspect a été appréhendé près de la station de métro Richard-Lenoir. En apparence, il s’agissait d’une affaire ordinaire, pas d’un homicide. Cependant, si l’on considère le lieu et la période, le contexte particulier de cette affaire mérite une attention particulière.

En colère contre Charlie Hebdo

A en juger par le lieu de l’incident, l’immeuble de bureaux de « Première ligne », il abritait autrefois la rédaction de Charlie Hebdo. Le 7 janvier 2015, deux hommes masqués armés d’AK47 et de lance-roquettes avaient fait irruption dans la rédaction, tuant 12 personnes et en blessant grièvement 5 autres. Après la tragédie, la publication a été forcée de déménager dans un lieu secret, le personnel bénéficiant d’une protection policière. Selon l’Agence France-Presse, le suspect dans l’affaire a avoué que la cible était Charlie Hebdo parce qu’il était en colère car le magazine publiait des caricatures du prophète Mahomet. Il pensait que Charlie Hebdo était toujours dans les locaux et a donc commis ces attaques. 

À en juger par la date ensuite. Le 2 septembre, le procès de l’attentat contre Charlie Hebdo et des deux attentats qui ont suivi il y a cinq ans a débuté à la Cour d’assise spéciale de Paris. Le procès se poursuivra jusqu’au 10 novembre. Bien que le principal suspect soit décédé, ce procès suscite une grande attention et est considéré comme un procès d’importance historique.

Cette affaire peut facilement être liée aux assassinats de 2015. Certains pensent qu’il s’agit d’une mesure de rétorsion prise par une organisation terroriste contre les 14 suspects dans le procès, et d’un avertissement adressé aux autorités françaises. Il existe également des preuves solides qui rattache les deux affaires : le 14 septembre, l’actuelle directrice du personnel de Charlie Hebdo, Marika Bret, avait reçu des menaces d’extrémistes islamiques. La police l’avait alors transférée rapidement dans un endroit sûr. Le 21 septembre, Malika Bret a révélé ces faits lorsqu’elle a pris la parole en tant que témoin devant le tribunal. Quatre jours plus tard, l’agression se produisait devant les anciens locaux de Charlie Hebdo. Dans la nuit de l’incident, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré : « Il est clair qu’il s’agit d’un acte terroriste islamique radical et d’une autre attaque sanglante contre le pays et contre des journalistes.»

En fait, les organisations terroristes n’ont jamais cessé leurs opérations en France. Le 3 octobre 2019, un homme avait été abattu après une attaque au couteau à la préfecture de police de Paris, faisant 4 morts et 5 blessés. Il est rapporté que l’homme y avait été embauché en 2003 et s’était converti à l’islam. Selon son épouse, il avait « un comportement anormal et agité » la nuit précédant l’incident. De plus, plusieurs témoins ont déclaré à la police que l’assaillant avait affirmé soutenir les nombreux attentats terroristes contre la France de 2015.

Lors d’une cérémonie pour commémorer les quatre victimes de la préfecture de police de Paris, le président français Emmanuel Macron avait prononcé un discours appelant la nation à se mobiliser pour éradiquer complètement l’« extrémisme islamique ».

Plus de 200 morts dans des attaques terroristes 

Selon les médias français, depuis 2015, les organisations terroristes internationales ciblent la France, qui a payé un lourd tribut.

L’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo à Paris en janvier 2015 avait fait dix-sept tués et blessés. Le 13 novembre, les militants de l’Etat islamique avait commis un attentat-suicide près du Stade de France et au Bataclan, où ils avaient ouvert le feu dans la foule. Dans la soirée du 14 juillet 2016, un Tunisien de 31 ans, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, avait conduit un camion dans la foule qui regardait le feu d’artifice de à Nice, tuant 86 personnes.

En un an et demi, il y a eu trois attentats terroristes graves et plus de 220 civils innocents ont trouvé la mort. La France est ainsi devenue la cible d’attaques d’organisations terroristes.

Bien qu’il n’existe pas d’éléments prouvant qu’il s’agit d’une attaque organisée, l’attentat du 25 septembre a envoyé un avertissement fort : la France reste la cible des organisations terroristes internationales. Si plusieurs années se sont écoulées depuis les attentats terroristes à grande échelle, l’ombre du terrorisme plane toujours sur la France. 


Par Shen Xiaoquan, chercheur au Centre de recherche des questions mondiales de l’Agence de presse Xinhua.


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Source:french.china.org.cn